Trois semaines avant l'entrée en vigueur de la ZFE à Bordeaux, la Fédération des motards en colère de Gironde vient de déposer un recours devant le tribunal administratif pour que les motos ne soient pas concernées par le dispositif. Ce dernier prévoit d'interdire la circulation de celles immatriculées avant 2000, dans l'intra-rocade.
La Fédération française des motards en colère de Gironde n'a pas dit son dernier mot. Trois semaines avant l'entrée en vigueur de la zone à faibles émissions (ZFE) dans l'intrarocade, le collectif vient de déposer un recours au tribunal administratif de Bordeaux. "La ZFE est en discussion depuis 2017. Nous avons eu plusieurs réunions avec la Métropole lors desquelles nous avons été écoutés, mais nous avons aussi senti de l'indifférence", déplore Yann Rouvery, membre de la FFMC 33.
Imposée par la loi climat et résilience, l'instauration d'une ZFE est obligatoire dans toutes les métropoles françaises à compter du 1ᵉʳ janvier 2025. À Bordeaux, toutes les catégories de véhicules sont concernées, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 : les voitures (immatriculées avant le 1ᵉʳ janvier 1997), les utilitaires (immatriculés avant le 1ᵉʳ octobre 1997), les poids lourds, bus ou cars (immatriculés avant le 1ᵉʳ octobre 2001) et les motos immatriculées avant le 1ᵉʳ juin 2000.
Obligés de changer de véhicule
Les usagers des deux roues exigent d'être "épargnés" par le dispositif qu'ils jugent injuste. "Nos véhicules ont des avantages en termes de mobilité, de consommation de carburant, d'optimisation de l'espace urbain. Ils fluidifient le trafic, c'est un atout contre la pollution", argumente Yann Rouvery.
La mesure contraindrait les propriétaires de moto à opter pour un modèle plus récent, s'ils veulent continuer de circuler dans l'intra-rocade. Une dépense conséquente et pas forcément anticipée. "Dans la plupart des cas, ce sont des motos qui roulent peu et sont bien entretenues. Les usagers n'ont pas envie de les mettre au garage ou à la casse, alors qu'elles roulent encore. Beaucoup utilisent leur moto au quotidien pour aller travailler", défend Yann Rouvery.
Nous sommes furieux et ne lâcherons rien. La métropole de Bordeaux doit prendre au sérieux la situation des motards.
Yann RouveryMembre de la FFMC 33
La FFMC 33, qui dénonce "un passage en force de la Métropole", n'exclut pas la possibilité d'organiser des manifestations pour faire entendre son désaccord. À Lille, Clermont-Ferrand, Montpellier ou encore Nice, les deux roues ont obtenu gain de cause et ne sont pas concernés par les restrictions de la ZFE. "Cela a été rendu possible dans d'autres villes grâce au dialogue et à la concertation. Nous ne comprenons pas qu'à Bordeaux, cela ne soit pas le cas", continue Yann Rouvery.
Contrôles à partir de juillet 2025
La future ZFE de Bordeaux sera finalement plus souple que celle envisagée au départ, notamment pour les voitures. Les autos non classées et celles antérieures à 1997, qui ne peuvent avoir la vignette Crit’Air, ne représentent que 11 017 véhicules (dont 8 400 appartiennent à des particuliers), soit 2,1 % du parc automobile de Gironde.
Les contrôles par les polices nationales et municipales ne débuteront qu'en juillet 2025 au sein de la ZFE de Bordeaux. Tous les véhicules devront présenter sur leur pare-brise la vignette Crit'Air pour circuler dans la zone. Certains auront le droit à une dérogation temporaire de trois ans. Des aides financières sont aussi proposées par la Métropole pour l'achat d'un véhicule moins polluant ou le remplacement d'un moteur thermique par un moteur électrique, par exemple.