L'avocat général a requis ce jeudi douze années de prison contre Ramona Hernandez, accusée d'avoir tué cinq nouveau-nés à son domicile de Louchats en Gironde, entre 2005 et 2015.
Douze ans de prison requis contre Ramona Hernandez, les réquisitions de l'avocat général sont tombées ce jeudi.
Depuis lundi, la mère de famille comparaît devant les assises de Bordeaux pour avoir accouché, à terme, dans sa baignoire de cinq bébés viables entre 2005 et 2015. Cinq nouveau-nés, morts noyés,. Elle congèle quatre corps, et en dissimule un dans un sac isotherme.
C'est le mari de l'accusée qui a donné l'alerte après que sa fille a découvert un corps. Ce dernier a bénéficié d'un non-lieu pendant l'instruction et s'est porté partie civile pendant le procès. Entendu à la barre, il s'est dit "très amoureux" de sa femme, et a été décrit comme extrêmement possessif et jaloux.
Il avait également fait l'objet de plaintes pour exhibitionnisme.
Une peine requise "très lourde" et "inadéquate"
Selon l'avocate de l'accusée Ramona Hernandez, la peine requise est "très lourde". "Cela ne me paraît pas en adéquation avec ce qui a été retenu des débats, a-t-elle déclaré à l'issue des réquisitions.
Elle n'est pas en adéquation avec la psychologue qu'on a entendue hier et qui a confirmé ce que trente d'expliquer ma cliente : elle a souffert de négation de maternité".
Arnaud Dupin, qui défend également l'accusée évoque quant à lui des résumés "mauvais".
"On dit qu'il y a cinq néo-naticides, donc c'est tant d'années. Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses. Il faut aller au fond de la personnalité ". L'avocat estime notamment que la question des néo-naticides "mériterait une réforme législative"
Ecouter l'interview de Me Dupin à l'issue des réquisitoires
Une peine qui "ne prend pas suffisamment en compte les particularismes du dossier et de l'environnement de Ramona Hernandez", c'est également ce qu'a dénoncé Me Jean Gonthier, avocat de la famille de Ramona Hernandez, venue soutenir l'accusée. Au deuxième jour du procès, les filles de l'accusée avait décrit à la barre "une maman parfaite".
Une association de protection de l'enfance, "Innocence en danger" s'était également portée partie civile. Pour son avocate Me Nathalie Bucquet, "le refus de Madame Hernandez de se tourner vers les autres solutions qu'offre notre société, telles que la contraception ou l'IVG a été retenu."Nous refusons cette fatalité
“Nous refusons cette fatalité de se dire qu'elle n'avait pas d'autres solutions que de mettre à mort ses enfants", a-t-elle poursuivi.
Le verdict doit être rendu vendredi.
MK avec Jean-Pierre Stahl