Affirmant avoir été victime d'un matraquage en fin de manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, ce samedi 2 mars, le député de Gironde Loïc Prud'homme a signalé les faits à l'IGPN, et "demande que le préfet de Gironde soit relevé de ses fonctions" .
Alors qu'il quittait la manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, ce samedi 2 mars, le député de la France Insoumise Loic Prud'homme affirme avoir été frappé par des policiers à coups de matraque, bien qu'il ait décliné sa qualité de parlementaire.
J'ai eu le temps de saisir ma carte de député qui était dans ma poche, de lever les bras
"Je quittais la manifestation après les premières tensions place Pey-Berland. [...] Je remontais vers la place de la Victoire avec un ami, et nous étions à la hauteur du cours Pasteur quand nous avons été doublé par des gilets jaunes qui courraient, et nous ont crié 'courrez, courrez !'. Le temps que je me retourne, nous avons vu les forces de l'ordre qui nous chargeaient", relate-t-il ce dimanche 3 mars.
"J'ai eu le temps de saisir ma carte de député qui était dans ma poche, de lever les bras, et crier mon identité et ma qualité, en espérant que cela les empêche de nous frapper, ce qui n'a pas été le cas" poursuit le député.
"On a pris plusieurs coups de matraque, j'ai le souvenir d'une matraque télescopique, qui m'a frappée à plusieurs reprises, dont un coup sur la tête. La personne qui m'accompagnait a été frappée aux jambes et sur le corps."
Il relate ensuite les faits dans une vidéo postée sur twitter.
Matraqué alors que je quittais la manifestation tranquillement. @CCastaner @PrefAquitaine33 les violences policières n'existent pas ? Ça suffit, vous semez le chaos ! pic.twitter.com/68jzbV8Wne
— Loïc Prud'homme (@PrudhommeLoic) March 2, 2019
Le préfet de Gironde soutient les forces de l'ordre
Toujours sur twitter, le préfet de Gironde poste alors ce message de soutien aux forces de l'ordre : "dans une manifestation non déclarée, sur un axe interdit par arrêté préfectoral et après sommations, les forces de l'ordre ont dispersé des gilets jaunes cours Pasteur. Elles ont fait correctement leur travail. Je les soutiens totalement".
#Bordeaux #2mars dans 1 manifestation non déclarée, sur 1 axe interdit par arrêté préfectoral et après sommations, les forces de l'ordre ont dispersé des #GiletsJaunes cours Pasteur. Elles ont correctement fait leur travail. Je les soutiens totalement @PrudhommeLoic@PoliceNat33
— Préfet de Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde (@PrefAquitaine33) March 2, 2019
Loïc Prud'homme "demande que le préfet soit relevé de ses fonctions"
Une réaction que Loic Prud'homme conteste avec vigueur : "le plus étonnant, incroyable, inacceptable dans cette affaire, c'est surtout la réaction du préfet, Didier Lallement, qui dit que les policiers n'ont fait que leur travail, [....] alors que dans une manifestation non-déclarée, seuls les organisateurs peuvent avoir à répondre de cette organisation, et qu'aucune contrainte physique ne peut être exercée contre un parlementaire".
"Les policiers ont agi hors du cadre de la loi, et le préfet cautionne ces agissements, c'est ce qui me semble le plus grave. [...] Je demande que le préfet, au regard de la conduite de ces forces de l'ordre, soit relevé de ses fonctions" ajoute le député.
VIDEO : Extrait de l'interview de Loïc Prud'homme dimanche 3 mars
"J'aimerais pouvoir regarder la vidéo de la caméra piéton du policier, en espérant qu'elle ne soit pas égarée", "pour prouver que nous étions pacifiques, deux personnes isolées sur un trottoir, et qu'on a eu a subi des violences" affirme aussi le député, qui a lancé un appel pour trouver d'éventuelles vidéos de la scène.J'aimerais regarder la vidéo de la caméra piéton du policier
"Je dénonce depuis des semaines une doctrine de maintien de l'ordre qui conduit à l'escalade", réagit Loïc Prud'homme, qui pointe la responsabilité du ministre de l'Intérieur, mais aussi "la gestion désastreuse du préfet de Gironde, qui, semaines après semaines, a fait que Bordeaux a été le théâtre de violences pointées par de nombreuses personnes au niveau national".
Contactées, ni la police ni la préfecture de Gironde n'ont souhaité réagir davantage ce dimanche 3 mars.