Des gelées encore très fortes dans la nuit de lundi à mardi 5 avril ont touché les vignes, mais aussi les cultures des asperges. Dans le Blayais, les producteurs voient une partie de leur récolte mise à mal. D'autres cultures ont également subi des dégâts.
La saison des asperges du Blayais se présente mal. Comme en 2021, le gel printanier fait des dégâts.
Pointes gelées
Des températures négatives durant quatre nuits consécutives ont provoqué des dégâts sur les culture en Gironde. "On a dix hectares d'asperges, de jeunes asperges en premier année de récolte, et hier, un tiers était gelé", explique Angélique, productrice dans le Blayais depuis trois ans.
"On est sur une petite récolte car le froid a ralenti la pousse des asperges", constate Angélique.
Sur les 500 kilos ramassés lundi, près de 150 kilos ont gelé, c'est invendable. C'est en surface que le gel a frappé, et c'est la partie consommable et préférée des amateurs d'asperges.
"C'est la pointe qui a gelé, elle est translucide. Cela fait comme la salade dans le frigo vous voyez. Et cette partie-là va se flétrir. Le meilleur de l'asperge, c'est bien la tête de l'asperge et donc là, on n'a plus rien", regrette la productrice.
Coupées plus court et sans leur tête, les asperges ne sont pas calibrées pour la vente. Pour les vendre, la productrice va devoir les transformer pour ne pas perdre ses légumes.
Voir le reportage sur les asperges victimes du gel :
Agriculture et viticulture touchées
Dans un communiqué, la Chambre d'agriculture de la Gironde dresse un premier état des lieux. "Le département a été frappé par deux épisodes de gel successifs les 3 et 4 avril. Et un autre est annoncé pour le 5 au matin.
S'il est trop tôt pour dresser un état des lieux, il est certain que leurs conséquences vont aggraver les difficultés d'agriculteurs et de viticulteurs déjà largement éprouvés".
Les techniciens de la chambre d'agriculture ont fait la tournée des exploitations lundi: ils ont constaté que des bourgeons n'étaient pas ou peu touchés, d’autres totalement détruits. "Moins 7°C : c'est la température relevée dans la nuit du 3 au 4 avril sur certaines zones du département. Une température digne d'un mois de janvier ou de février, pas d'un mois d'avril. Le problème, c'est que dans les vignes, le printemps avait débuté. Déjà, les bourgeons étaient gonflés et les premières feuilles avaient fait leur apparition sur les parcelles précoces".
Quels impacts aura ce gel ? "Impossible à ce jour de le dire, il faut attendre au moins une semaine. Car pour les bourgeons touchés superficiellement, la vigne devrait repartir. Mais pour ceux touchés au cœur, c'est la récolte qui est compromise. Pour l'instant, on ne peut pas les distinguer. Et comme en 2021, il est fort probable que l'on observera dans un même rang voire sur un même rameau à la fois des bourgeons pas ou peu touchés, et des bourgeons détruits."
L'arboriculture et le maraîchage n'ont pas été épargnés non plus. En culture dans le sud Gironde (-5,9 degrés enregistrés dans la nuit du 4 avril), les pruniers, kiwis, pommiers sont également touchés dans des proportions inconnues à ce jour.
Et si en vigne, la végétation repart parfois, ce n'est pas le cas en arboriculture : une fois les fleurs gelées, il n'y a tout simplement pas de récolte. "N'oublions pas non plus les maraîchers et toutes les autres filières touchées ", rajoute le communiqué.