Alain Juppé a déclaré mercredi qu'il "annoncerai(t) la couleur" pour 2017 en soumettant aux Français "une dizaine de programmes", sans défaire tout le travail précédent par "esprit de système" comme l'a fait selon lui François Hollande.
"Il y aura des choses difficiles à faire, je ne cache pas la difficulté de la tâche. C'est pour cela que j'annoncerai la couleur. Je ne ferai pas 110 propositions ni 220 ni 350, mais une dizaine de programmes que je proposerai aux Français sur un certain nombre de sujets", a déclaré M. Juppé sur RTL.
"Je ne déferai pas ce qui a été fait au prétexte que ça été fait par mes prédécesseurs". "Je regarderai ce qui est bon et ce qui est mauvais. Ce qui est mauvais, je le changerai, ce qui est bon je le garderai", a également déclaré l'ancien Premier ministre.
"Je ferai exactement le contraire de ce qu'a fait François Hollande en arrivant, en supprimant des mesures dont certains de ses amis me disaient dans le creux de l'oreille +on sait bien qu'en réalité elles sont bonnes+", a-t-il dit, citant "les heures supplémentaires" et "la TVA compétitivité que nous avions fait hélas trop tard".
"Donc pas d'esprit de système", a-t-il conclu, rappelant son credo: "apaiser, rassembler pour réformer".
Interrogé sur une éventuelle remise en cause du contrat à durée déterminée, M. Juppé a répondu: "il y a plusieurs solutions". Il a notamment cité "le contrat unique, qui présente un certain nombre d'inconvénients. Une de mes idées, c'est de voir si dans le contrat initial, on ne peut pas mieux préciser les conditions de rupture le cas échéant. On l'a fait avec la rupture conventionnelle quand il y a accord des parties, ça marche plutôt bien. Il faut peut-être l'envisager lorsqu'il n'y a pas accord".
Le maire de Bordeaux estime par ailleurs que le gouvernement actuel "persiste et signe dans l'erreur".
Il a brocardé le compte pénibilité, l'instauration de "commissions syndicales régionales" prévues par le projet de loi Rebsamen et demandé la suspension des seuils sociaux."Au lieu de redonner visibilité, stabilité et confiance" aux PME, "on continue de les matraquer".