Le girondin Jean-Jacques Savin dérive seul sur l'Atlantique à bord d'un tonneau depuis fin décembre.
Parti des Canaries, il lui reste un millier de kilomètres à parcourir.
Il se confie : le moral est bon malgré de grosses frayeurs et quelques blessures.
Bientôt 100 jours à dériver seul, au gré des courants de l'Atlantique, à bord de son tonneau construit à Arès sur le Bassin d'Arcachon !
Jean-Jacques Savin franchit, vendredi 5 avril, ce cap symbolique des 100 jours dans l'océan.
Nous l'avons contacté par liaison satellitaire, écoutez les dernières nouvelles ►
L'ancien militaire parachutiste de 72 ans s'est élancé le 26 décembre de l'île d'El Hierro aux Canaries.
Il lui reste un millier de kilomètres à parcourir.
Sa destination reste incertaine : peut être la République dominicaine.
Son périple prévu pour durer trois mois, à la seule force des courants, est finalement retardé par les aléas des alizés.
"Les journées passent trop vite"
Joint par nos confrères de l'Agence France Presse via un téléphone satellite, Jean-Jacques Savin confie son bon moral.
Mais il raconte aussi des heures difficiles, parfois la peur au ventre.
Ca bouge en permanence, je le savais, mais je m'attendais à pire. Sur 96 jours, je n'ai connu que 8 nuits difficiles, et 1 extrêmement difficile en pleine tempête.
Fin février, il a failli être percuté par un cargo qui ne répondait pas à ses appels radio :
"Heureusement que j'ai balancé un fumigène. C'était comme si j'avais été sur une voie ferrée entre les barrières, et je voyais arriver le train...".
Une manoeuvre dangereuse et douloureuse
Le 28 mars, par une mer déchaînée, le marin solitaire a dû sortir de son tonneau pour effectuer une manoeuvre.
Il ne s'attache jamais mais l'avait fait ce jour-là.
Il s'est retrouvé suspendu par les aisselles, faisant le "yoyo" pendant une demi-heure avec, par moments, la tête dans l'eau.
Son témoignage impressionnant est publié sur sa page Facebook (TESA, Traversée de l'Atlantique au tonneau).
Un ravitaillement salvateur
Le bateau océanographique américain Ronald H. Brown, basé à Charleston (Caroline du sud) et fan de l'aventure, vient de lui livrer une trentaine de kg de vivres.
Ils m'ont choyé. J'ai eu du courrier, des T-shirts, beaucoup de chocolat
Des friandises bienvenues après ces récents repas faits de dorades péchées et séchées ou d'aliments lyophilisés. L'aventurier, grand sportif, a déjà perdu 4 kg depuis son départ.
Arrivée dans 1000 km, mais où ?
Sa principale préoccupation désormais est son lieu d'accostage : "J'aimerais arriver en Martinique ou en Guadeloupe", dit-il à l'AFP, pour éviter les tracasseries administratives et pouvoir rapatrier son tonneau.
S'il va trop loin, il cherchera le long des côtes un cargo pour l'y amener.
Il pense arriver vers le 20 avril.