Après deux étés chaotiques en raisons du Covid et de problèmes financiers, la piscine d'été de Bellac devait rouvrir début juillet. Mais plusieurs dysfonctionnements techniques en ont décidé autrement. Pour se baigner ou apprendre à nager, les Bellachons doivent se déplacer !
C'est un véritable serpent de mer... ou plutôt d'eau chlorée.
Depuis sa dernière rénovation en 2002, la piscine de Bellac - qui avait été construite en 1964 - ne cesse de connaître des dysfonctionnements.
"Elle a été fermée 8 ans au cours des 20 dernières années, à cause des malfaçons au moment de sa réhabilitation. En comptant le remboursement de l'emprunt, le déficit de fonctionnement et les travaux de réparation, cette piscine coûte environ 120€ par an au contribuable de Bellac, pour deux mois d'ouverture dans l'année. C'est inconcevable !" s'insurge Claude Peyronnet, maire de la commune depuis 2020.
Des fuites au niveau du grand bassin
Depuis le mois de décembre, la municipalité avait engagé d'importants travaux de réparation, notamment au niveau électrique, pour un montant d'environ 80 000€. Mais au moment de rouvrir la piscine début juillet, de nouveaux dysfonctionnements sont apparus. Et pas des moindres : le grand bassin fuit à raison de 50 m3 par jour, sur les 600 m3 qu'il contient. Si rien n'est fait, il se vide en 12 jours...
"On a utilisé des ouvriers plongeurs pour voir s'il y avait des fuites au niveau des tuyaux en bas, mais non. Il semble que ce soit la porosité des parois du bassin. Reste à savoir quels seront les travaux nécessaires, et le coût", déclare le maire qui n'envisage pas, cependant, de priver les Bellachons d'une piscine dans leur commune.
Le personnel qui avait été recruté pour la saison se retrouve au chômage technique. "Souvent, le point noir dans les piscines, c'est de trouver des maîtres nageurs, et moi, deux mois avant, j'avais mon équipe en place !", se désole Thierry Feissat, le directeur du service des sports de Bellac, "J'avais recruté un chef de bassin et deux jeunes qui venaient juste d'être diplômés et allaient faire leur première saison. Ils étaient très motivés. Et bien, ils sont repartis chez eux, et vont essayer de trouver un autre poste pour l'été, mais ce n'est pas gagné."
Une navette vers Saint-Pardoux
En attendant, ceux qui souhaitent se rafraichir un peu, ou apprendre à nager pour les plus jeunes, doivent faire des kilomètres. "C'est un problème parce qu'on est obligés d'aller à St Junien, à Limoges ou à St Pardoux", s'offusque un jeune père de famille, "J'ai appris à nager très jeune. Un enfant qui a peur de l'eau, c'est un problème".
D'autres sont plus radicaux : "Une piscine découverte qui ne marche que deux mois de l'année - et qui n'est pas ouverte depuis plusieurs années - ça coûte très très cher. Il aurait fallu au départ faire une piscine couverte, pour que les écoles puissent en profiter toute l'année", assène une Bellachonne.
Une dernière expertise est prévue, afin de connaître l'ampleur des travaux à réaliser et de décider de l'avenir de la piscine. En attendant, des navettes par bus vers le site de Saint-Pardoux sont mises en place une fois par semaine.