Chaque année, près de deux millions d’oiseaux et de mammifères meurent sur les routes en France. De nombreux acteurs, en Haute-Vienne, luttent, à leur niveau, pour enrayer ce phénomène. Aussi bien en amont qu’en aval, sans compter ceux qui soignent les blessés. Découverte.
Selon l’ONG WWF, la faune sauvage aurait décliné de 73% lors de ces cinquante dernières années. Le changement climatique est bien sûr en cause, mais également, la perturbation de l’habitat et du milieu des animaux.
Anticiper sur les routes
La circulation routière déstabilise la vie de la faune sauvage. À la DIRCO, la Direction Interdépartementale des Routes du Centre-Ouest, on tente de trouver des solutions.
Souvent invisibles pour les automobilistes, il existe des passages, sous les routes, pour faciliter la circulation des mammifères, comme celle des amphibiens.
"On doit assurer un passage, pour que les animaux puissent transiter, en évitant la circulation", assure Nicolas Robert, chef de projet au service ingénierie routière de la DIRCO. Des passages qui servent aussi bien aux grands animaux qu’aux petits, des cervidés aux hérissons, et même aux grenouilles.
Soigner les blessés
À l’association SOS Faune sauvage, c’est presque tous les jours qu’on recueille des oiseaux blessés. Chouettes hulottes, palombes, victimes de chocs avec des véhicules, et parfois laissés plusieurs jours sur le bord des routes. Mais bientôt, c’est l’ensemble des mammifères sauvages qui pourront être soignés, car l’association s’agrandit. Pour Aurélie Gontier, qui exerce ce métier depuis près de seize ans, une vraie vocation, c’est un bonheur : "avoir la chance de faire partie de ce réseau, de travailler avec la faune sauvage, de pouvoir la récupérer, de pouvoir la soigner et surtout, de pouvoir la réintroduire dans son milieu, qu’on a participé au maintien de notre patrimoine naturel, c’est plus que satisfaisant".
Constater les progrès
À Montrol-Sénard, le conservatoire des espaces naturels du Limousin possède près de vingt hectares de grandes landes. Ici, on équilibre les espaces, on préserve le milieu et la biodiversité. Avec succès. "C’est satisfaisant de voir qu’avec nos actions, des espèces sont toujours présentes, comme l’engoulevent d’Europe, un oiseau migrateur, qui revient chaque année", confie Virginie Blot, chargée de mission au conservatoire. "Si nous ne faisions rien, ces espèces ne reviendraient pas."
