Il est peu connu, pourtant, cet édifice Renaissance de Haute-Vienne mérite d'être visité. Le château du Chambon, au cœur des Monts du Limousin est un patrimoine d'exception, aux mains de nouveaux propriétaires depuis 2018 et qui ont accompli un incroyable travail...
Un château Renaissance au cœur des Monts du Limousin
Des restes de douves, de fortifications inachevées... on pourrait croire que le château du Chambon a été érigé au Moyen Âge, que nous sommes sur une motte féodale. Pas du tout, l'édifice, à deux pas de Bersac-sur-Rivalier, en Haute-Vienne, est une bâtisse Renaissance. Acheté en 2018 par Jean-Christophe Beaulieu et son époux Sebastian Griese.
On connaît très bien la région. Jean-Christophe est né ici, à Oradour-sur-Glane. Il a grandi ici. On a passé nos vacances très souvent ici. Un jour, en se baladant, on a vu ce château. C'était magnifique et on a eu un coup de cœur. On a appris que ce château était en vente et ne trouvait pas de repreneur. On a eu un coup de cœur, on s'est lancé dans l'aventure.
Sebastian Griese, copropriétaire du château du Chambon
"Dès que l'on monte à l'étage, on se rend compte que l'emplacement de ce château n'est pas choisi par hasard. On est au pied des Monts du Limousin. On est dans une région frontalière, précise Sebastian Griese. On est dans la Marche ici et c'était à l'origine un poste frontière fortifié. C'est un emplacement qui a été choisi pour voir et être vu."
"Ce n'est pas un musée"
Dans les châteaux Renaissance, il est courant de voir des tapisseries du XVIIe siècle. Au Chambon, certains murs sont ornés d'ouvrages tissés du XXe.
"Ce n'est pas un musée. C'est notre résidence principale que l'on fait visiter. C'est aussi notre lieu de vie. On n'est pas loin d'Aubusson, rappelle Sebastian Griese. On peut très bien imaginer qu'ici, dans cette pièce, qui était très probablement la demeure seigneuriale, il y avait des tentures sur les murs pour se protéger du froid. On a pris la décision de faire perdurer cette tradition à notre manière. On a pris une pièce de Marc Saint-Saëns qui a été réalisé à Aubusson dans les années 40."
Mauvaise surprise
Le château du Chambon semblait en bon état lorsque Jean-Christophe et Sebastian l'ont acquis. Las, en 2019, peu de temps après l'achat, une mauvaise surprise : d'importants désordres dans la charpente qui n'était plus à niveau et menaçait l'intégrité de la toiture d'ardoises.
Tout le long de la charpente, il y avait notamment des déformations de chevrons qui ont cédé parfois sur 40 centimètres, probablement parce que la couverture d'origine était trop lourde. Entre les études et les travaux, la restauration a duré trois ans. Normalement, une couverture en ardoises a une durée de vie de 100 ans. J'espère qu'on sera tranquille pour les 100 ans à venir.
Sebastian Griese, copropriétaire du château du Chambon
Le château et la fanfare des Gueules Sèches
Dans un recoin du château, une trompette, un trombone, costumes à queue-de-pie et chapeaux haut de forme, photos. Une collection bien particulière, des objets qui rappellent une mythique fanfare de Limoges, toujours active, les "Gueules Sèches".
"Mon mari est de la région et son arrière-grand-père, Pierre Desnoyers est le premier président de la fanfare des Gueules Sèches, raconte Sebastian. C'est l'un des fondateurs de la fanfare. C'est lui qui, avec quelques amis, en 1922, a pris la décision de créer cette fanfare. Et les habits des Gueules Sèches ont été créés par le père de Pierre Desnoyers, Jean Desnoyers. Il était tailleur. Il a créé ces costumes qui sont toujours portés par la fanfare aujourd'hui."
Non loin de Limoges, le Chambon, un château qui vaut le détour, visitable l'été et toute l'année, sur rendez-vous.
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