Le gouvernement a présenté lundi 30 octobre 2017, une série de mesures destinées à supprimer le tirage au sort dans les filières les plus demandées et réduire l'échec en première année de fac. Des mesures qui ne font pas vraiment l'unanimité. Exemple à Limoges.
"Mettre un tirage au sort à l'entrée de la fac, ce n'est pas équitable, il faudrait une sélection..." Voilà ce que l'on pouvait entendre ce 30 octobre 2017 dans les amphis de l'Université de Limoges. Pas de tirage au sort, mais une sélection, d'accord mais dans quelles conditions ? C'était tout l'enjeu de la présentation des nouvelles mesures gouvernementales concernant les orientations post-bac et les modalités d'entrée à la fac.
La fin du tirage au sort
"Je n'ai jamais eu peur du mot sélection" mais "entre la sélection brutale et le tirage au sort, il existe une palette de solutions beaucoup plus souples, plus humaines et plus intelligentes", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe lors d'une conférence de presse.Les bacheliers pourront désormais choisir 10 vœux de formation sans les classer, "dans la plupart des cas, l'université dira +oui+" au choix du bachelier et dans certains cas, elle dira +oui, si+, c'est-à-dire si le candidat accepte un parcours adapté qui lui permette de réussir dans la filière qu'il a choisie", a-t-il précisé.
Orientation ou sélection ?
En réaction à ces annonces, la section de Limoges de l'Unef estime que ces mesures d'orientation sont en fait des mesures de sélection : "Un.e lycéen.ne devra faire part de ses voeux (réduits à une douzaine) à son conseil de classe de Terminale, qui émettra un avis favorable ou non, qui sera transmis à l'établissement du supérieur. C'est une forme de sélection qui permettra aux universités et cursus aux ambitions élitistes ou en difficulté financière de refuser ces futur.e.s bachelier.e.s à la pelle." Le syndicat étudiant réclame notamment des moyens financiers suffisants pour les universités afin de pouvoir accueillir "toutes les personnes qui demandent à suivre des études supérieures et qui y ont accès de droit."Même revendication de la part du SnesUp de l'Université de Limoges qui réclame également un financement à hauteur des besoins. Le syndicat des enseignants du supérieur dénonce "des mesures hypocrites, qui essaient de masquer l'annonce de la sélection. Plus de tirage au sort dans les filières en tension, mais critères d'admission, c'est inacceptable."