"Melofolia" est un projet de parc d’attractions musical né en 2014 sur le domaine de Chaufaille à Coussac-Bonneval en Haute-Vienne. L'idée revient aujourd'hui sur le devant de la scène, avec ses partisans... et ses opposants. On fait le point.
Tout est parti d'un panneau. Un panneau annonçant un chantier, posé à l'entrée du domaine de Chaufaille à Coussac-Bonneval (Haute-Vienne). Cet affichage n'a pas manqué de faire réagir Françoise Etay, trésorière de l'association Chauffaille Autrement, opposée au projet de l'investisseur belge, à la tête de l'entreprise bénéficiaire Dreamgest. "L'enquête (publique NDLR) a émis des avis totalement défavorables, elle a complètement déboulonné le projet, de A à Z. C'est complètement absurde de continuer dans cette voie sans issue", estime-t-elle.
Une nouvelle vie pour le manoir abandonné ?
Melofolia est un projet porté par Didier Hodiamont un investisseur belge. Ce dernier souhaite créer un parc d’attractions musical sur le domaine de Chaufaille. Un domaine aujourd'hui à l'abandon.
Un projet de grande ampleur totalement irréaliste pour certains, mais pas pour le président de la communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix. Ce dernier le trouve, au contraire, ambitieux : "C'est un projet économique et touristique d'importance. Ce serait un peu le site totem de la Haute-Vienne sur un projet touristique. Il y a, à la fois, une vocation touristique donc et économique", explique Patrick Dary.
C'est entre 80 et 100 emplois créés. C'est, entre la masse salariale et les charges, plus de quatre millions d'euros versés annuellement. C'est aussi de l'emploi indirect, des gîtes... C'est tout ce qui est lié au tourisme, aux restaurants, qui permettrait de relancer l'activité économique.
Patrick DaryPrésident de la communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix
Pour l’heure, malgré l’installation du panneau, les travaux sont loin de pouvoir commencer. Il faut encore attendre la décision du préfet.
"Je décide sans passion et sans pression"
Plusieurs étapes doivent être franchies avant que la construction de Melofolia puisse démarrer, dont l'accord sur l'aspect environnemental du préfet. Ce dernier préside, le 17 décembre prochain, un CoDERST (Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques) à ce sujet. Une réunion qui lui permettra ensuite de trancher. "Sur ce dossier, je ne me prononce pas en opportunité, je juge de la qualité juridique du dossier. Est-ce que les prescriptions liées à la loi sur l'eau, aux autorisations de défrichement et à la destruction d'espaces protégées sont bien remplies ?; s'explique le préfet de la Haute-Vienne. Si la réponse est favorable et si le dossier est à la hauteur, alors dans ce cas-là, je rendrai un avis favorable, et si jamais le dossier me semble trop faible, ou si l'instruction dit que le dossier est trop faible, alors il n'y aura pas d'avis favorable", précise François Pesneau.
J'ai pour habitude de dire que je décide sans passion et sans pression. Je vais prendre mon temps et faire les choses bien. De toute façon, il est probable que cette décision soit attaquée - ou bien par le porteur de projet, si je le refuse, ou bien par les opposants, si je l'accepte. In fine, ça sera le juge qui dira le droit.
François PesneauPréfet de la Haute-Vienne
La décision devrait être rendue publique à la mi-janvier, selon le préfet.