Le 4 février marque la journée mondiale de lutte contre le cancer. En Limousin, le combat contre la maladie avance, avec notamment un nouveau traitement du cancer de la prostate. Le protocole se révèle un peu particulier : une substance radioactive est injectée au patient. Si ce type de soin peut surprendre, il s'avère de plus en plus courant.
Dans les couloirs du service d'oncologie du CHU de Limoges, une bonne nouvelle attend Alain. Après plusieurs thérapies, ce retraité apprend que les marqueurs de son cancer baissent enfin. Son médecin, le docteur Tiffany Darbas, lui explique : "C'est un traitement qui se fait par les veines, qui ressemble beaucoup à de la chimiothérapie. C'est une petite molécule qui est radioactive et qui va cibler les cellules cancéreuses et les détruire en les exposant à des radiations."
Des précautions à prendre avant, pendant et après l'injection
Le nom du traitement en question : la radiothérapie interne vectorisée (RIV). Le protocole est élaboré dans les locaux sensibles de médecine nucléaire de l'hôpital. Il s'adresse aux patients atteints de cancer de la prostate. Les pharmaciens présents manipulent avec une grande précaution ces médicaments radioactifs.
L’injection du produit est réalisée dans une salle isolée. Alain s'apprête à connaître sa troisième séance. Elle durera plusieurs heures. Ensuite, il devra respecter pendant quelques jours des mesures de précaution pour protéger son entourage. "Il faut que je fasse gaffe, relate-t-il. Avec ma femme, on prend chacun une chambre. On se sépare. On évite d'aller traîner dans les magasins ou les lieux comme ça."

L'espoir de nouveaux cancers soignables
Le protocole est en place à Limoges depuis seulement quelques semaines. Il mobilise toute une équipe d’oncologie, de médecine nucléaire ou de radiopharmacie. Pour ce faire, une autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire s'avère indispensable. Aussi ce traitement a-t-il entraîné une nouvelle organisation. "Les patients traités vont être dans des locaux spécialement dédiés, protégés avec du plomb sur les parois, avec des toilettes qu'ils ne peuvent pas partager avec d'autres, révèle le professeur Jacques Monteil, chef du service de médecine nucléaire. Tout cela nécessite de faire des modifications. Ce n'était pas forcément prévu dans les services, au départ."
Ce traitement ouvre de nombreuses perspectives. De nouveaux types de cancers pourront probablement être soignés, et de façon plus précoce.