Ce mardi 18 décembre est la journée internationale des migrants. Partout en France, des manifestations ont eu lieu dont une à Limoges où le collectif Chabatz d’entrar alerte sur le manque d’hébergement d’urgence dans l’agglomération.
Selon des chiffres de la préfecture, le nombre de places d'accueil d'urgence sur Limoges est passé de 83 à 130 entre 2015 et 2018. L’Etat a donc amélioré la situation mais dans le même temps, les places pour demandeurs d'asiles sont aujourd'hui de 483, sur l'ensemble du département de la Haute-Vienne cette fois.
Si les associations reconnaissent cet effort, elles le trouvent insuffisant. Roger Normand, membre de la Ligue des Droits de l'Homme et du collectif Chabatz d'Entrar explique :
Sur Limoges, on peut manger, se doucher mais on ne peut pas être hébergé facilement. On pense qu’il manque 200 places. Il y a une liste d’attente actuellement.
Refuge au CRDP
Le collectif a aidé une soixantaine de migrants, certains avec des enfants, à trouver refuge dans des locaux abandonnés du centre régional de documentation (CRDP) à la faculté de lettres depuis le mois de mai. Ce « squat » pourrait être fermé par la justice au début février.Le collectif en appelle donc aux pouvoirs publics et aux collectivités, non pour une création de 200 places, mais pour une multiplication de petites solutions. A Limoges Métropole, en charge de l'habitat sur la ville, on veut afficher sa bonne volonté. Pour Bruno Genest, 1er vice-président de Limoges Métropole :
On peut apporter une contribution à la réflexion sur l’amélioration des conditions d’hébergement d’urgence. Ainsi qu’une aide et un soutien aux acteurs de terrain.
Le comité de pilotage d'un nouveau programme d'hébergement doit d'ailleurs se tenir vendredi 21 décembre en préfecture.
Mais Chabatz d'Entrar se sent démuni, face à une impression de renvoi de balle permanent, et face à l'inextricable problème entre hébergement d'urgence et hébergement de migrants, en situation d'attente ou irrégulière.