Un rapport d’observation rendu public ce lundi 4 mars pointe notamment des difficultés budgétaires et des problèmes d’attractivité. La Cour des comptes préconise la recherche d’économies et la diminution des investissements courants.
Alors que le CHU de Limoges s’apprête à inaugurer un nouvel hôpital flambant neuf, la Cour des comptes s’invite à la fête en pointant une situation financière tendue : "La situation financière apparaît dégradée à compter de 2015, essentiellement du fait d’un effet ciseaux entre les recettes et les dépenses."
Economies
Selon la Cour des comptes, seules les charges du personnel non-médical sont maîtrisées et en progression limitée.
En revanche, "l’ensemble des autres charges subissent des évolutions très importantes qui ne sont pas compatibles avec le plan d’économies, notamment la progression des charges hôtelières et générales, les dépenses médicales et pharmaceutiques et les dépenses de personnel médical."
Point positif, le CHU de Limoges est peu endetté. Mais selon la Cour des comptes, "l’amélioration financière et budgétaire ne pourra être obtenue que par la recherche d’économies durables et la diminution des investissements courants, sans remettre en cause l’opération de mise aux normes Dupuytren 1 et la restructuration Dupuytren 2"
Ces difficultés budgétaires peuvent être relativisées après les propos plutôt rassurants du directeur général lors de ses vœux en janvier dernier.
Jean-François Lefebvre expliquait alors que le déficit estimé du CHU pour 2018 n’était que de 3 millions d’euros, un chiffre selon lui divisé par 4 en 3 ans.
Démographie médicale
La Cour des comptes souligne également des difficultés liées à la démographie médicale.
Le CHU "doit recourir à l’intérim médical afin de combler les vacances de postes (urgentistes et anesthésistes)."
Le rapport épingle l’attribution de certains jours de congé indus pour les agents. Un point qui devrait faire réagir les syndicats.
Le texte évoque aussi l’attribution de certaines indemnités qui ne seraient pas conforme à la réglementation, comme "la création d’une prime spécifique de 8 % pour des informaticiens."
Concernant l’activité de recherche du CHU, la Cour des comptes recommande la mise en place d’un contrôle interne des projets, "la constitution d’une entité juridique distincte (type GCS ou GIE) pouvant permettre de sécuriser et de fiabiliser le suivi budgétaire et comptable."
La Cour des comptes souligne enfin l’importance de la formation, un "axe fort du volet social du CHU et de toutes ses composantes."
Le rapport complet est disponible sur le site de la Cour des comptes.