Une cinquième école vétérinaire en France et à Limoges, c'est le souhait de nombreux acteurs politiques de la région Nouvelle Aquitaine. Un rapport demandé par le ministère de l'Agriculture souligne des carences du territoire Limousin, le projet est désormais dans le camp des politiques.
C'est l'arlésienne... alors que l'ex-région Limousin souffre d'une pénurie de vétérinaires, un rapport vient encore assombrir le projet d'école vétérinaire à Limoges. Porté par la région Nouvelle-Aquitaine, ce projet a du plomb dans l’aile. Le rapport de la mission d’étude, lancée en 2023 par le ministère de l’Agriculture, pointe de nombreuses carences.
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Une absence de précision sur les moyens alloués, une formation clinique trop vague, une métropole fragilisée en termes d’attractivité par l’accessibilité routière et ferroviaire. Les inspecteurs estiment que la création d’une cinquième école publique serait avant tout un choix politique.
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Limoges, ville peu attractive ?
Pour François Vincent, fervent défenseur de ce projet, en matière d'attractivité du territoire, la ville de Limoges est mieux dotée que les écoles européennes situées en Roumanie ou ailleurs ! Concernant les loyers pour les étudiants et l'offre culturelle également, la capitale de la Haute-Vienne possède de nombreux atouts. Dans ce rapport, selon lui, il y a une grande contradiction, on préférerait donner des bourses pour que les étudiants se forment à l'étranger alors qu'on peut créer une cinquième école vétérinaire en France.
On ne peut pas vivre dans le territoire avec 10% de vétérinaires en moins chaque année. Ce sont des bêtes qui ne seront pas suivies, malades. Si la santé animale est défaillante, la santé humaine sera défaillante !
François VincentConseiller régional de la Région Nouvelle Aquitaine (PS)
Le rapport souligne cependant l'existence de déserts médicaux en Nouvelle Aquitaine, auxquels on ne peut accepter, dixit François Vincent, que s'ajoutent des déserts vétérinaires. Cette école s'appuierait sur trois piliers : la santé animale, la santé humaine et la santé environnementale. Selon le conseiller régional, la 6e année d’approfondissement dans la spécialité "animaux d‘élevage" serait un tremplin. Ce rapport pointe le manque de précisions sur les financements, il fournit aux porteurs du projet l'occasion de corriger leur copie.
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Les éleveurs de la race limousine en attente d'une école
Pour les éleveurs de la race limousine, le projet porté par le président de Nouvelle Aquitaine Alain Rousset mérite de voir le jour, surtout dans un territoire rural comme le Limousin.
Pour Jean-Marc Alibert, président de France Limousin Sélection, dans certaines zones du territoire, il y a une réelle désertification des vétérinaires, les départs sont non remplacés, cela inquiète les éleveurs et pourrait freiner les futurs praticiens, alors qu'il existe une belle dynamique dans la région. "Avec la race limousine, on a la chance d'avoir une stabilité des effectifs, contrairement à d'autres races qui pour certaines sont en déclin. Ici, il y a un réel potentiel pour les vétérinaires de pouvoir exercer leur métier durablement."
Pour les jeunes éleveurs notamment, savoir qu'un vétérinaire peut se déplacer rapidement dans son exploitation, c'est plutôt rassurant!
Jean-Marc AlibertPrésident de France Limousin Sélection
La balle est désormais dans le camp des acteurs politiques. Sans qu'aucune date de décision ne soit avancée. Pour la Région, porteuse du projet, l’objectif est d’avoir d'ici à dix ans la première promotion de vétérinaire diplômés de l’école de Limoges.
