Épidémie de grippe : la mortalité en hausse, "la maladie vient aggraver d'autres maladies chroniques dont les patients sont atteints"

7ème semaine d'épidémie de grippe en France. En Nouvelle-Aquitaine, le virus est toujours virulent et les épidémiologistes soulignent même une intensification. La mortalité des malades les plus vulnérables et des personnes âgées est légèrement en hausse par rapport à 2024.

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C’est une épidémie virulente. Selon l'organisme Santé Publique France : lors de cette septième semaine d'épidémie, le virus circule très activement. En milieu hospitalier, on constate une augmentation de l'admission des jeunes de moins de 15 ans, en ville, ce sont surtout des personnes âgées.

En région Nouvelle-Aquitaine, le syndrome grippal représente plus de 29% des actes réalisés par Sos médecins, plus de 4% des passages aux urgences et 4% des hospitalisations en Nouvelle-Aquitaine. Le taux de consultation pour syndrome grippal chez les médecins libéraux est estimé à partir du réseau Sentinelles, il a atteint 568 consultations pour 100 000 habitants, soit une hausse de plus de 40% par rapport à la semaine précédente.

De plus en plus de consultations pour cause de grippe. © France Télévisions

La mortalité est, elle aussi, en hausse, selon les épidémiologistes

Sur la semaine du 20 au 26 janvier, en région Nouvelle-Aquitaine, 1055 décès ont été certifiés par voie électronique, par des médecins. Sur ces décès, 67 sont liés directement ou indirectement à la grippe. Plus de 90% des décès interviennent chez les personnes âgées de plus de 65 ans.

6% des décès enregistrés sont attribués directement ou indirectement à l'épidémie de grippe. C'est une proportion plus élevée que lors des deux saisons d'épidémie précédentes.

Alice Herteau

Epidémiologiste Santé Publique France

Afin d’expliquer cette hausse des décès, Santé Publique France va évaluer la virulence de l’épidémie. Mais la couverture vaccinale cette année n'est pas aussi forte que l'an passé : 45% chez les personnes âgées à risque, contre 48% à la même époque fin 2023. Elle était de 51% chez les plus de 65 ans, également inférieure aux estimations réalisées lors de la saison précédente (54,7%). On a constaté un "relâchement" également dans les gestes barrières, port du masque et désinfection des mains, les mesures d'hygiène qui permettent de limiter l'épidémie.

Le port du masque à nouveau obligatoire dans les hôpitaux, lors de l'épidémie de grippe. © France Télévisions

On ne peut pas parler de surmortalité

Pour autant, on ne peut pas parler de surmortalité pour le moment. C'est en tout cas l'avis du Professeur Achille Tchalla, le directeur du pôle de gériatrie du Chu de Limoges.  

Souvent ce sont des malades qui sont en fin de vie, ou qui ont des pathologies, pour ces personnes, la grippe peut être fatale.

Professeur Achille Tchalla

Directeur du pôle Gériatrie au CHU de Limoges

Dans son service, il a constaté l'arrivée d'un nombre important de personnes âgées touchées par la grippe. "Il y a des formes simples, mais aussi de plus graves, car la grippe vient aggraver d'autres maladies chroniques dont les patients sont atteints."

À lire aussi : "L'épidémie est très virulente" : le Limousin touché par la grippe saisonnière, les particuliers moins vaccinés

Cette année, la situation se complique aussi avec la circulation de trois types de virus de la grippe différents. Au niveau national, selon Santé publique France, "les premières estimations de l'efficacité du vaccin indiquent une efficacité modérée chez les personnes âgées (39%) et les personnes à risques (49%)."

Tous les ans, la grippe fait des victimes. En France, en 2024, 1861 décès certifiés étaient associés à la grippe, selon Santé Publique France.

 

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