Le chef de l’Etat a annoncé ce mercredi 6 mai la prolongation des droits aux allocations chômage des intermittents du spectacle jusqu’à août 2021. Une mesure attendue, mais qui ne satisfait sue très partiellement les principaux intéressés.
Au terme d’un entretien avec plusieurs artistes, le président de la République a annoncé là qu’il s’engageait à prolonger les droits aux allocations chômage des intermittents du spectacle jusqu’en août 2021.
Il nous faut protéger celles et ceux qui font vivre la culture en France : je m’engage à ce que les droits des artistes et techniciens intermittents soient prolongés d’une année au-delà des 6 mois où leur activité aura été impossible ou très dégradée, soit jusqu’à fin août 2021.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 6, 2020
Une « année blanche » demandée par différents partenaires sociaux, pour palier l’absence d’activité dans le secteur culturel. Une activité qui devrait rester en berne même après le confinement, interdiction de rassemblement oblige.
Le monde du spectacle attend les actes
Matthieu Bassahon travaille dans le spectacle depuis plus de 10 ans. Cette année, avec le coronavirus, il n’aurait pas pu renouveler son statut d’intermittent, faute de jours travaillés. Après cette annonce, il reste dubitatif.
Comme lui, de nombreux artistes et techniciens du spectacle, 600 au total en Limousin, attendent avec impatience la transcription de cette parole présidentielle en actes.
Le problème, c’est que ces effets d’annonce sont soumis à la liberté d’interprétation des ministres qui vont appliquer ces mesures. Il n’y a rien qui garantit les conditions dans lesquelles on va pouvoir percevoir ces droits.
Les autres intermittents de l'emplois oubliés
Au-delà de cette absence de garanties, les organisations représentatives alertent aussi sur le caractère partiel de cette réponse.
Pour Simon Chapellas, de la Coordination des Intermittents Précaires du Limousin, cette mesure est une avancée très limitée.
Nous aurions souhaité que cette mesure s’applique à la totalité des intermittents. Car le monde des intermittents du spectacle ont un pouvoir de nuisance et une résonnance médiatique que les autres intermittents de la restauration ou du tourisme n’ont pas.
En dehors de la sphère culturelle, un grand nombre d’intermittents de l’emploi n'est pas concerné par cette prolongation de droits. C’est le cas de Chloé Coulaud, saisonnière en restauration à Limoges.
À cette période de l’année, normalement, son planning de l’été est presque complet. Aujourd’hui elle n’a aucune perspective de contrat et se sent abandonnée par le gouvernement.
On est les petites mains de la machine et on est oubliés en même temps. Pourtant, avec le monde du spectacle, on est dans le même bateau.
Comme Chloé, beaucoup espère que cette main tendue à la culture n'est qu'un premier pas.