La députée LFI-NFP de la 3ᵉ circonscription de la Haute-Vienne, Manon Meunier, est l'invitée de l'émission 'Dimanche en Politique'. Elle évoque notamment son initiative parlementaire pour rédiger une nouvelle loi contre les violences sexistes et sexuelles qu'elle déposera le 8 mars à l'Assemblée nationale.
Ce jeudi 23 janvier 2025, à Nantiat, dans sa circonscription, la députée Manon Meunier a tenu la première réunion de ses ateliers pour préparer une proposition de loi contre les violences conjugales en milieu rural.
Une démarche participative pour trouver des solutions
Dans l'émission Dimanche en politique, elle a expliqué le sens de sa démarche : "Vous n'avez que 33% de la population qui habite en milieu rural et pourtant la moitié des féminicides s'y déroule. Les femmes en milieu rural sont davantage victimes, mais elles font moins appel à leurs droits. Il y a moins d'hébergements d'urgence, il y a des problèmes de mobilité et d'accès par exemple à des assistantes sociales. Il y a la difficulté de l'isolement, le fait que tout le monde se connaît et qu'il est plus difficile de se rendre à la gendarmerie. Il manque des lieux d'accueil des femmes victimes où elles se sentent en sécurité. Ces ateliers des lois sont une démarche participative pour trouver des solutions. Il y a huit dates sur la circonscription, en partenariat avec des associations. Les ateliers dureront environ deux heures avec une trentaine de personnes. Le projet de loi sera présenté le 5 mars à l'Assemblée nationale lors d'un colloque pour sensibiliser les parlementaires. Ils ne savent pas que ces violences sont proéminentes en zone rurale".
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"Ce n'est pas la fin du Nouveau Front populaire"
Concernant la situation politique à l'Assemblée nationale, après le refus du Parti socialiste de voter la motion de censure contre le Premier ministre François Bayrou, Manon Meunier estime que "ce n'est pas la fin du Nouveau Front populaire, qui est d'abord une dynamique militante née au moment des élections. Les militants y tiennent encore, et j'y tiens encore. Je suis persuadée que nous avons besoin de cette union pour faire la différence."
Et concernant l'affrontement à distance entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, la députée considère "qu'il faut que nous arrivions à dépersonnifier les débats pour maintenir l'union à gauche. On ne peut pas mener une politique des petits pas, en allant chercher du mieux à droite, à gauche, il faut une véritable rupture politique".
"Le maire de Limoges devra prendre ses responsabilités"
Concernant les élections municipales à Limoges, Manon Meunier prône aussi l'union à gauche : "Avec l'ensemble des partis du Nouveau Front populaire, nous nous voyons régulièrement, pour nous organiser et partir ensemble aux prochaines municipales. Une seule liste, c'est notre objectif. Aux dernières législatives, la gauche a fait 51% sur Limoges, et il est urgent de pouvoir changer les choses et retrouver des politiques sociales et culturelles plus fortes".
Concernant l'ouverture d'une information judiciaire visant le maire de Limoges, Emile Roger Lombertie, pour harcèlement moral et sexuel, Manon Meunier déclare :"Je pense que le maire de Limoges devra prendre ses responsabilités pour les prochaines élections parce que l'on ne peut pas continuer dans ces conditions avec quelqu'un qui est accusé de choses aussi graves".