Après une première vague d'augmentation au 1ᵉʳ janvier, les marques de cigarettes qui n'avaient pas été touchées ont subi, elles aussi, une hausse de prix ce 1ᵉʳ février. Pour les buralistes, cette inflation régulière est non seulement inefficace en termes de santé publique, mais favorise les ventes illégales au détriment de leurs commerces. Ils manifestaient ce lundi à Limoges, comme partout en France.
"C'est impressionnant, c'est vraiment énorme. Aujourd'hui, un client sur trois qui rentre dans notre établissement a des paquets qui ne sont pas français. On se sent complètement lésé. C'est dur pour nous tout ça. On sent que l'État, la police, la politique ne font rien pour nous aider". Dans ce bureau de tabac du centre-ville de Limoges, le chiffre d’affaires a diminué de 10% l'an dernier.
En moyenne, le chiffre d’affaires des 200 buralistes du département a baissé de 11,5% en 2024, et quatre établissements ont fermé au cours de cette même année, selon les données de la fédération des buralistes.

Alerter les élus
Reçus par le maire de Limoges le 30 janvier dernier, une vingtaine de représentants de la profession étaient rassemblés devant la préfecture de la Haute-Vienne, ce lundi 3 février, pour alerter les élus sur la détresse de ces commerçants.
Un mouvement national, qui qualifie le marché parallèle du tabac de "fléau", et estime que les hausses répétées du prix de vente des cigarettes et du tabac à rouler ne sont pas une solution, alors qu'une nouvelle augmentation vient de s'appliquer au 1ᵉʳ février.
"Le problème, c'est le trafic de tabac. Ce n'est pas en augmentant les prix que les gens vont moins fumer. Les gens fument autant, sauf qu'ils regardent comme tout le monde leur porte-monnaie, et ils vont acheter des paquets de cigarettes à cinq euros, six euros, dont on ne sait pas trop ce qu'il y a à l'intérieur, sur un marché qui est complètement illégal", dénonce la présidente de la fédération des buralistes de la Haute-Vienne Valérie Marsalaud.
Les buralistes réclament plus de contrôles aux frontières, des sanctions plus sévères contre les vendeurs illégaux et une révision de la politique de santé publique. "La santé, la justice, les comptes publics, il faut que tout le monde se mette autour d'une table pour trouver d'autres solutions. On sait que le tabac nuit à la santé, mais pour l'instant, c'est quelque chose qui est encore en vente et qui est encore légalisé, et l'augmentation des tarifs n'est plus valable et ne fait qu'augmenter le trafic", poursuit Valérie Marsalaud.
Aujourd'hui, selon la fédération des buralistes, 40% du tabac consommé en France est vendu sur le marché parallèle.