Il est habituellement inaccessible au public. Le sanctuaire des éléphants de Bussière-Galant en Haute-Vienne offre une retraite paisible à deux éléphantes qui ont longtemps vécu entre chapiteaux de cirques et zoos. Ceux qui ont pu leur rendre une visite discrète sont tombés sous leur charme.
La rencontre est rare. Regards émerveillés et sourires émus, petits et grands mesurent leur chance de pouvoir observer les deux majestueux pachydermes.
"C'est incroyable ! " confie Louise, un peu intimidée.
"J'adore les éléphants. J'ai eu la chance de pouvoir les voir dans leur milieu naturel en Asie et en Afrique, mais ma fille n'en avait jamais vu donc c'est l'occasion", poursuit Audrey, sa maman.
Je trouve intéressant qu'on puisse les voir mais à une certaine distance, ça nous remet à notre place d'homme. C'est bien qu'ils fassent leur vie, c'est bien pour eux.
Audreyvisiteuse du sanctuaire des éléphants
Après une vie passée dans les cirques et les zoos, les éléphantes Dheli et Ghandi se voient offrir une retraite paisible dans le sanctuaire qui leur est aménagé à Bussière-Galant, à une trentaine de kilomètres au sud de Limoges.
"C'est le respect de l'animal. Ils ont eu une vie bien remplie, ils méritent un repos tranquille, et qu'on puisse les observer sans les importuner", reconnaît Nicolas.
"C'est agréable de se rendre compte qu'on prend soin des animaux comme ça", dit Isabelle.
Le public n'est invité à les observer, de loin et sans bruit, qu'à deux occasions dans l'année. Et le contact direct avec les humains est limité à celui des soigneurs, éminemment bienveillant : "Chaque matin on s'assure qu'elles vont bien. On s'approche des clôtures mais on n'entre pas, elles viennent nous voir si elles en ont envie" raconte Sofie Goetghebeur, co-fondatrice du sanctuaire. "Si on peut on caresse légèrement leurs oreilles, juste pour les habituer à être touchées si ça devenait nécessaire pour les soigner".
Les animaux sauvages interdits dans les cirques
En France, la loi interdit "la détention, le transport et les spectacles incluant des espèces d'animaux non domestiques" depuis novembre 2021. Les cirques ont toutefois jusqu'en 2028 pour trouver une solution d'accueil pour les animaux qu'ils détiennent.
Parce qu'il n'est pas toujours possible de les ramener dans leur pays d'origine, l'association Elephant Haven s'est donné pour mission d'offrir un havre de paix à ces animaux sauvages capturés par les hommes pour se divertir.
"Une deuxième étable, reliée à quatre enclos, va être construite pour pouvoir accueillir de nouveaux éléphants", indique Sofie Goetghebeur.
Avec Tony Verhulst le cofondateur d’Elephant Haven, ils ont travaillé pendant près de 20 ans comme soigneurs au Zoo d'Anvers avant de décider d'ouvrir en Limousin cette structure unique en Europe.
Essentiellement financée par des dons et animée par des bénévoles, l'association a récemment perçu une subvention de l'Etat pour un agrandissement qui permettra à certains circassiens de se mettre en conformité avec la loi.