Limoges envisage d'utiliser l'eau d'un aqueduc romain vieux de 2000 ans pour l'arrosage

Le maire de Limoges souhaite redonner une utilité à un aqueduc romain transportant 2500 m³ d'eau par jour. Cette eau serait une manne nouvelle et gratuite pour l'arrosage des espaces verts de la ville.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En l'an 30 après Jésus-Christ, ce qui allait devenir Limoges était une cité gallo-romaine. Elle s'appelait Augustoritum et était la capitale du peuple gaulois "Les Lémovices". 

Augustoritum comptait environ 15 000 habitants et était administrée par deux vergobrets. Le vergobret était l'équivalent d'un maire.

Postumus, l'un d'entre eux, semble avoir lancé la construction du réseau d'eau antique de Limoges, dont l'aqueduc d'Aigoulême est l'axe principal. Il se trouve à approximativement à 6 ou 14 mètres de profondeur.

"Un travail de romain"

Cet ouvrage capte plusieurs sources dans un vallon qui se trouve près de l'actuelle rue Galliéni, et face à la cité universitaire Laborie.

D'après Michel Toulet, président de l'association "renaissance du vieux Limoges", il se dirige ensuite sous la clinique du Colombier et les rues Albert Thomas et Mauvendière où il reçoit des aqueducs secondaires venant des quartiers de Beaubreuil et du Puy La Rodas. Il poursuit son chemin jusqu'à la place de la Motte.

À l'origine, l'aqueduc d'Aigoulème faisait 7 km. Pour le construire, Jean-Pierre Loustaud, docteur en archéologie, spécialiste de Limoges, estime que les romains ont retiré 11 000 m³ de roches. Aujourd'hui encore, 2500 m³ d'eau transiteraient par cet ouvrage monumental.

Malheureusement, l'aqueduc antique a été coupé au moment de la construction du parking de la place d'Aine. L'eau qui s'y écoulait a été dérivée dans les égouts. C'est cette dernière que Jean-Pierre Loustaud propose à Emile Roger Lombertie, actuel maire de Limoges, d'utiliser à nouveau pour arroser les plantations municipales et ainsi économiser l'eau du réseau d'eau potable.

L'aqueduc d'Aigoulême est le seul monument romain qui n'a pas été détruit au fil du temps à Limoges. Rien que pour ça, ça vaudrait le coup que ce projet aboutisse. 

Jean Pierre Loustaud, docteur en archéologie

Économies d'eau

2000 ans après la construction de l'aqueduc souterrain, Emile Roger Lombertie a annoncé le 16 juin 2023 lors d'une conférence de presse, souhaiter " le nettoyer et mettre en place les outils pour utiliser cette eau qui circule dans la ville" et se déverse dans les égouts et la Vienne." 

Cette eau constitue "une manne incroyable", a estimé Marie-Anne Robert Kerbrat, chargée du développement durable à la ville.

Reste à conduire les études qui permettront de redonner une utilité à un ouvrage vieux de 2000 ans. Selon Jean-Pierre Loustaud, ce sera une première en France. 

En 2022, la facture d'eau de la ville de Limoges s'est élevée à 693 000 € TTC pour une consommation annuelle de 255 600 m³. En 2022, la municipalité s'était déjà illustrée en recyclant l'eau de ses piscines. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information