Le 1er octobre prochain, la majeure partie des rues de Limoges vont être limitées à 30km/h. Une mesure dans l’air du temps, qui existe néanmoins depuis 2005 en France et qui, pour polémique qu’elle peut être, cache aussi pas mal d’idées reçues.
Paris depuis le début du mois de septembre. Limoges le mois prochain. Bordeaux qui y réfléchit… Les 30km/h, une mesure « tendance » !
Pourtant, la première commune française à passer aux « tout 30km/h » (qu’il ne faut pas confondre avec les « zones limitées à 30km/h) est Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine. C’était en 2005.
La première grande agglomération est Grenoble, en 2017.
Depuis, on estime à environ 250 le nombre de communes françaises concernées, des plus petites aux plus grandes.
Si, avant Limoges, il n’y a pas encore de villes de l’ancien Limousin à y être passées entièrement, on en trouve plusieurs en Nouvelle-Aquitaine, en Charente-Maritime, à La Rochelle ou Rochefort, en Charente à Buxerolles, dans le Lot-et-Garonne à Agen ou encore en Gironde, comme à Bègles, dans la banlieue de Bordeaux, en 2019. Dans ce dernier cas toutefois, après plusieurs mois, une partie de la commune est repassée à 50km/h.
Quel(s) bénéfice(s) ?
C’est le point délicat. Longtemps, la mesure a été vantée notamment pour la part qu’elle aurait dans la diminution de la pollution, aussi bien celle de l’air que sonore.
En février 2014, un rapport de l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie reconnaissait des effets sur les réductions de grandes vitesses (de 130 à 110 par exemple), mais était plus circonspect sur celle de 50 à 30, notant même dans certains cas des aggravations des différentes pollutions !
Toutefois, l’étude relevait que dans ces cas d’aggravation, les zones concernées, les activités s’y rapportant et sûrement aussi l’âge des véhicules jouaient pour beaucoup.
Concrètement, et alors que bien souvent cette réduction de la vitesse n’est même pas « visible », du moins ressentie, pour des automobilistes déjà « pris » dans le trafic urbain, cette mesure vise surtout à « l’apaisement » de la circulation, entre voitures, transports en commun, deux-roues et piétons. C’est d’ailleurs désormais, comme à Limoges, l’argument principalement avancé. Reste à voir s’il sera compris par les automobilistes.