300 étudiants basés à Limoges en situation de précarité financière doivent recourir à une association pour les aider à subvenir à leurs besoins alimentaires.
Depuis 2018, une épicerie sociale et solidaire s’est fondée à Limoges. Elle existe pour aider spécifiquement les étudiants dans le besoin, "ceux qui n’ont que 3,5 € à 5 € pour s’alimenter."
L’objectif, c’est que l’étudiant réussisse ses études et, à long terme, son projet professionnel. On a mis en place cette aide pour que les étudiants puissent diminuer leur budget alimentaire et diminuer le salariat afin qu’ils se concentrent plus sur leurs études.
Adam Sebia,Trésorier de l'AESSEL
Trois cents jeunes bénéficient des paniers de cette association nommée Aessel. Parmi eux, Marine, étudiante en licence de sciences de l'éducation. Une fois par semaine, elle franchit les portes de l’épicerie.
Avant, mon colis étudiant était à un euro et maintenant, il est même devenu gratuit. Nulle part ailleurs, je pourrais avoir ça. Ça m’aide beaucoup.
MarineEtudiante en licence de sciences de l'éducation
Colis et distribution alimentaire
Gérée par des étudiants, l’épicerie est ouverte deux jours par semaine. Mais quand les bénéficiaires ne peuvent pas se déplacer, les bénévoles viennent à eux en organisant des distributions sur les différents campus de la ville. "Cette semaine dans les colis, on a des pâtes, de la vinaigrette, de la sauce tomate, du chili et ce qu’on a reçu de la banque alimentaire par exemple aujourd’hui, c’est des gâteaux et du pain", explique Lahouari Medjdoubi, coordinateur AESSEL (association épicerie sociale et solidaire des étudiants de Limoges).
Pour fournir les produits de première nécessité, la banque alimentaire est, depuis de début, le principal partenaire de cette association. Étudiant en double cursus ingénierie et management, Bessem n’a pas le temps pour un job à côté. Grâce à cette aide, il peut faire ses trois repas par jour. Mais, il n’a pas été facile de franchir le pas. "Au début, pendant ma première année, c’était difficile pour moi de demander de l’aide. Mais tout le monde était ravi de m’aider à la fin et j’ai senti que je n’étais pas seul ici."

Les bourses, comment ça marche ?
Plusieurs dispositifs institutionnels gérés par le Crous permettent d’aider les étudiants.
Les aides de ces derniers sont accordées sur critères sociaux : en 2024, près de 8300 étudiants étaient boursiers sur 24 000 dans l'académie de Limoges, soit une légère augmentation de 1% par rapport à 2023.
Elle reste significative puisque les effectifs commencent à décroître dû à la démographie.
Sans la bourse, ce serait impossible. L’an dernier, j’avais très peur que ma bourse me soit enlevée et je me suis dit : je ne vais pouvoir continuer mes études. Et c’était une grosse source de stress. Certains pour qui ce n'est pas facile parfois se restreignent de faire des études ou de partir loin pour en faire et je trouve ça injuste, ça reproduit les inégalités.
MarineEtudiante en licence de sciences de l'éducation
Mais même avec les bourses et l’aide alimentaire, poursuivre des études ne tient qu’à un fil. Durant les trois mois d’été, la bourse ne tombe plus alors Marine doit travailler dans une station-service pour payer le loyer.
Un autre dispositif existe depuis 2020 : les repas à un euro
Boursier ou non boursier peuvent bénéficier jusqu’à deux repas par jour à un euro chacun. Une solution qui peut aussi se mettre en place ponctuellement et immédiatement si l’étudiant traverse une situation passagère complexe. "Si par exemple le père perd son emploi, et qu’il est difficile pour la famille de subvenir aux besoins de son enfant… ", détaille le directeur du Crous, Fabrice Pezziardi. Parmi les repas servis, 8% sont pris par des étudiants qui bénéficient du "repas à un euro".
Une initiative victime de son succès : elle affiche une hausse de 10% dans toute l'académie cette année. Selon son directeur, cela s'explique par la connaissance du dispositif et par la facilité d'y accéder.
Des rendez-vous avec un psychologue
Pour remédier à l’isolement et au mal-être que la précarité peut engendrer, le Crous travaille avec l’association apsytude qui permet aux étudiants de bénéficier d’un rendez-vous en présentiel ou à distance avec une psychologue.
Des animations
Enfin, afin de diminuer la solitude dans les résidences, le Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) anime régulièrement des soirées quiz, jeux vidéo et des ateliers cuisine (122 en 2024 et 160 sont prévus en 2025).
En attendant un avenir vers plus d'indépendance, à l'abri de la précarité, Marine prépare avec rigueur ses partiels. Elle veut devenir conseiller principal d'éducation (CPE).