Profitant de sa venue à Limoges, pour présenter ses vœux aux personnels du Conseil régional et aux élus du Limousin, le président socialiste du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a organisé une réunion avec l'ensemble des acteurs mobilisés autour du projet d'école vétérinaire publique à Limoges. Le projet a pourtant été sévèrement critiqué par un rapport du Conseil général de l'alimentation et de l'agriculture.
"Le rapport nous a envoyés aux pelotes !" Les premiers mots d'Alain Rousset ont donné le ton d'une conférence de presse, où il s'est employé à critiquer le rapport du Conseil général de l'alimentation et de l'agriculture, dévoilé en décembre.
"Mon engagement, c'est une école publique"
Le Président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a défendu la pertinence de son projet de 5ᵉ école vétérinaire publique en France, "quand la scolarité coûte 18.000 euros par an dans une école privée, et que la majorité des vétérinaires exerçant en France sont formés à l'étranger, mon engagement, c'est une école publique !"
Alain Rousset estime que c'est le devoir de l'État, "d'assurer la souveraineté de la formation des futurs vétérinaires".
Un coût de 70 à 100 millions assumé par la région
Alain Rousset a contesté le coût avancé dans ce rapport pour construire et faire fonctionner cette école, 120 à 150 millions d'euros d'investissement, vingt millions d'euros par an et 220 emplois publics :
"Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage ! Les arguments avancés sont limités et scandaleux. Ce n'est pas un rapport neutre d'audit, il a été vu et revu par les ministères. Nous ne comprenons pas du tout leur calcul. Nous estimons l'investissement, avec la construction d'un nouveau bâtiment, à 70 à 100 millions d'euros, financés par la région".
Le conseiller régional, François Vincent, également professeur des universités et praticien hospitalier au CHU, a estimé que "les 220 postes nécessaires, selon le rapport, sont exorbitants, alors que 80 enseignants suffisent pour l'université de médecine, sur les premiers cycles ! ".
"C'est une bataille vitale pour la santé humaine et animale"
Alain Rousset estime "mener une bataille vitale, pour la santé animale et la santé humaine", et souligne que "les deux sont intimement liées, la crise de la grippe aviaire l'ayant montré avec le premier cas mortel aux États-Unis de transmission de l'animal à l'homme".
Le président de la région souligne que l'université de Limoges est déjà engagée dans le projet One Health, une seule santé pour l'homme et l'animal.
Alain Rousset estime "qu'il faut sept à huit ans, en France, pour mener un tel projet, et il espère ouvrir, dès la rentrée 2026, une sixième année de spécialité, pour quarante étudiants des écoles publiques existantes, sur la santé des gros animaux de ferme, et la recherche".