La police nationale de Limoges alerte sur une escroquerie d’ampleur internationale qui n'épargne pas la Haute-Vienne : les investissements en cryptomonnaies. Si le nombre de victimes reste difficilement quantifiable, en Limousin, des sommes s'élevant à 170 000 euros ont été extorquées.
Le succès grandissant que rencontrent les cryptomonnaies pousse certains escrocs à s'engouffrer dans ce nouveau secteur d'investissement. Si des arnaques de grande ampleur sont révélées chaque année au niveau mondial, le Limousin n'échappe pas à la règle. Le capitaine Gilles Étienne, chef de l'Office de lutte anti-cybercriminalité de la police nationale de Limoges, alerte sur les fraudes qui se multiplient sur le territoire, avec des imposteurs parvenant à appâter des internautes via des placements prétendument lucratifs.

Jusqu'à 170 000 euros extorqués en Haute-Vienne
Les cryptomonnaies sont des actifs numériques ne reposant pas sur un tiers de confiance, comme une banque centrale. Elles sont émises de pair à pair, sans intermédiaire, à travers un registre décentralisé. Il est possible d'en acheter ou d'en vendre en les échangeant contre de la "vraie monnaie", ayant un cours légal. C'est précisément dans cette étape de transaction que se glissent les charlatans.
Le nombre de victimes reste difficilement quantifiable. Quand des personnes perdent entre 200 et 400 euros, elles ne portent généralement pas plainte. En 2024, l’Office de lutte anti-cybercriminalité a traité une trentaine de dossiers en Haute-Vienne : des pertes s'élevant à 170 000 euros ont parfois été relevées. "Les techniques des escrocs sont de plus en plus pointues, explique le capitaine Gilles Étienne. Elles touchent donc tous les profils, plus seulement les personnes dites vulnérables."
Quand c’est trop beau, c’est faux.
Le capitaine Gilles ÉtienneChef de l'Office de lutte anti-cybercriminalité de la police nationale de Limoges
Les imposteurs peuvent attirer leurs victimes de plusieurs façons, comme un courriel ou un SMS vous invitant à cliquer sur un lien précis pour découvrir un filon soi-disant juteux. Sur les réseaux sociaux, la tromperie débute à coups de publicités ou de vidéos mettant en scène des célébrités, toutes créées à partir d'une intelligence artificielle.
Une liste blanche et une liste noire disponibles en ligne
D'après les enquêteurs, les moyens déployés s'avèrent de plus en plus élaborés. "Les arnaqueurs construisent de fausses plateformes où l'argent est versé, mais également des sites internet qui recensent de faux avis positifs à propos desdites plateformes, pour mettre en confiance les internautes les plus méfiants qui chercheraient à se renseigner avant d'investir", détaille le chef de l'Office de lutte anti-cybercriminalité en Haute-Vienne.
La police nationale de Limoges a cette formule pour mettre en garde les internautes : "Quand c’est trop beau, c’est faux." Elle conseille de consulter le site de l’Autorité des marchés financiers. Deux listes y sont établies. La première, dite "blanche", regroupe les prestataires agréés. La seconde, dite "noire", énumère les sites frauduleux, mais n'est évidemment pas exhaustive.