Lors du tournage d'un reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine en mars 2021 sur les sous-sols du Limousin, la CRIIRAD a constaté que des déchets radioactifs se trouvaient sur des lieux accessibles au public. L'organisme de mesure de la radioactivité interpelle citoyens et élus sur la situation.
Tout a commencé lors d'une enquête menée par l'antenne de France 3 Limousin en mars 2021 sur les sous-sols de la région, et notamment sur le passif minier lié à l’extraction de l’uranium. Notre équipe de reportage avait alors fait appel des représentants de l'association Sources et rivière du Limousin et de la CRIIRAD, Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité.
Sur le terrain, ces experts avaient constaté, lors de mesures, une pollution radioactive 20 fois supérieure à la normale dans le secteur de Bessins-sur-Gartempe en Haute-Vienne. Une pollution dûe à des déchets radioactifs issus d'une ancienne usine d'extraction d'uranium Areva (aujourd'hui Orano), des déchets abandonnés "dans l’environnement accessible au public".
► VIDEO. L'enquête de Franck Petit et d'André Abalo pour France 3 Nouvelle-Aquitaine. "Enquête de région", diffusé le 12 mai 2021.
Dans un communiqué, la CRIIRAD fait savoir, ce 1er juin 20121, que "l’analyse d’un échantillon de ces boues rouges au laboratoire de la CRIIRAD confirme que ces matériaux sont bien des déchets radioactifs de catégorie FA-VL (activité totale nettement supérieure à 200 000 Becquerels par kilogramme). Ils présentent des concentrations élevées en substances radioactives particulièrement radiotoxiques par ingestion comme le plomb 210 et/ou par inhalation comme le thorium 230."
L'organisme indépendant précise que, normalement, ces matériaux, dont la présence avait déjà été constatée il y a plus de 20 ans, devraient être stockés sur un site dédié.
La CRIIRAD souligne également une "l’insuffisance de la décontamination radiologique des terrains en bordure de l’étang de la Crouzille".
La CRIIRAD interpelle les citoyens et les élus locaux concernés pour qu'ils prennent "conscience de ces réalités et faire pression sur les autorités pour qu’elles [...] le traitement de ces pollutions" qu’AREVA-ORANO déclare pourtant avoir décontaminés.
De son côté, l'association Sources et rivières du Limousin a décidé de déposer une plainte et le procureur de la République de Limoges va confier l’enquête à la brigade ou à la section de recherche de la gendarmerie pour faire toute la lumière sur des algues radioactives retrouvées dans le ruisseau des petits Magnelles, à la sortie de l’ancienne carrière de Bellezane, où sont stockés 1,5 millions de tonnes de résidus radioactifs.