La construction bois, neuve et en rénovation, pourrait bien être une des solutions à la crise actuelle de l'énergie. Pour les exposants présents au salon Habitat et bois de Limoges (Haute-Vienne), le retour sur investissement est plus qu'intéressant, malgré un contexte toujours incertain.
Dans les allées du salon Habitat et bois de Limoges (Haute-Vienne), un sujet attire l'attention cette année : la construction de maisons en bois, moins gourmandes en énergie, un atout dans le contexte actuel de hausse des prix. Le bois d'œuvre est de nouveau disponible, mais le contexte reste incertain.
La consommation énergétique, le critère numéro 1
Pour Claudine et Thierry, la consommation d'énergie est le "critère numéro 1" à prendre en compte pour la construction de leur future maison. "On s'intéresse à tout, on regarde isolation, les types de chauffage", explique Claudine. "On a conscience que c’est plus cher que les constructions classiques. Il faut voir."
Thierry ajoute : "On pense à un projet de petite maison secondaire dans le nord de la Haute-Vienne. Elle serait entièrement autonome, et logiquement, ça nous ferait utiliser du bois."
L'autonomie d'énergie, un rêve accessible
La filière bois est favorisée par un récent changement de réglementation, qui vise à faire baisser les émissions de CO2. D'après le ministère de la Transition écologique, le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d’énergie et près de 25 % des émissions de CO2.
Depuis 2020, la France est donc passée d'une réglementation thermique à une réglementation environnementale. Parmi les gagnants de ce changement d'approche, il pourrait y avoir la filière construction bois et bio-sourcée. Malgré une hausse des coûts de la construction (+18% en un an), la crise énergétique pourrait soutenir le marché des maisons passives. La tendance serait même à une augmentation des carnets de commande, notamment pour ces logements sans appareils de chauffage.
Pour Denis Rousseau, maître d'oeuvre Terra Bois et co-gérant de Limouzi construction, "ce qui est plutôt nouveau, c'est une volonté de devenir autonome tout de suite. Avant, les clients s'y projetaient, mais à plus long terme."
"On se situe sur de nouveaux standards qui encouragent à utiliser du bois ou des matériaux sourcés comme le chanvre. Notre filière est en avance sur les normes thermiques", constate Hugues Petit-Etienne, prescripteur bois pour la filière bois Nouvelle-Aquitaine. "Ces normes vont pousser vers la construction bois, même si cela se fait de manière très lente."
Notre filière est en avance sur les normes thermiques.
Hugues Petit-Etienne, prescripteur bois pour la filière bois Nouvelle-Aquitaine
Selon lui, la construction bois neuve propose une vraie performance énergétique. "Il faut un budget de départ, ce qui signifie un changement d’approche. Pour la construction neuve, les surfaces sont moins grandes pour une qualité de confort supérieur. Pour la rénovation, il y a des choses, comme l'isolation thermique par l’extérieur."
Mais les perspectives restent encore floues. "Il y a un gros potentiel, beaucoup d'attente. Nous sommes sur des parts de marché autour de 10%", expose Hugues Petit-Etienne. "Il y a des incertitudes sur la construction neuve, par exemple la hausse du prix des matières premières autres que le bois, comme l'aluminium. Mais on peut dire que la construction bois a le vent en poupe."