Un jeune de vingt-deux ans a été condamné à une peine de prison ferme pour avoir distribué et vendu de la drogue dans un appartement du centre-ville de Limoges (Haute-Vienne). Cette affaire met en évidence les nouvelles formes que prend le commerce de la drogue dans les villes moyennes.
"Le trafic de stupéfiants, une vraie gangrène sur Limoges. Un trafic qui prend aujourd’hui différentes formes pour contrer le harcèlement des forces de l’ordre qui luttent contre les dealers sur la voie publique."
C’est avec ce constat que la procureure de la république a obtenu la condamnation d’un jeune de vingt-deux ans à six mois de prison ferme et six mois avec sursis, ce lundi 13 janvier 2025. Originaire de Moselle, le prévenu avait été interpellé le 7 janvier, par une patrouille de police, en flagrant délit de trafic dans un appartement loué rue du Chinchauvaud, à Limoges. Dans le logement situé près de la gare, en plein centre-ville, les forces de l'ordre ont découvert 27 grammes de cocaïne, 105 grammes d'herbes et 250 grammes de résine, mais également 1 815 euros en liquide, des téléphones, une arme factice et des munitions.
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Un appartement loué à la semaine
La procureure a dressé le portrait d’un "mercenaire du trafic". Des candidats recrutés via des offres sur les réseaux sociaux avaient pour mission de distribuer la drogue depuis l'appartement loué à la semaine.
Ce trafic lucratif avec vingt à vingt-cinq clients par jour générait un chiffre d’affaires quotidien d’environ 1000 euros.
Ce réseau serait alimenté par une délinquance très organisée à Limoges, selon la procureure. Les trafiquants fournissent à ces petits revendeurs la marchandise et même une arme factice pour se défendre en cas de problème.
La procureure a mis en avant cette affaire inédite, preuve d’une forme de banalisation du trafic de stupéfiants. "Les trafiquants ont développé tout le panel de l'offre." Les revendeurs tentent ainsi d'échapper à la surveillance policière - qui connaît les points de deals - en livrant à domicile ou en s'installant dans ces logements loués provisoirement.
"Argent facile"
Le prévenu, déjà condamné à quatre reprises, n’a pas convaincu la cour en expliquant avoir simplement voulu se faire un peu d’argent facile (70 euros par jour).
Il a expliqué avoir voulu payer son séjour à Limoges, après avoir fait la rencontre, par hasard, d’un homme devant un établissement de restauration rapide du centre-ville. Des explications peu convaincantes pour la justice.
Le jeune homme a été maintenu en détention.