L'association "Renaissance du vieux Limoges" lance une alerte : ce joyau du patrimoine limougeaud, inoccupé depuis 20 ans, est en train de se dégrader. Mais les pouvoirs publics ne pourraient rien faire...
C'est un bâtiment bien connu des Limougeauds : un immeuble XIXème siècle situé boulevard de Fleurus, aux intérieurs exceptionnels, avec une magnifique verrière.
Il a longtemps abrité le Cercle de l'Union et Turgot, qui organisait mariages, fêtes et autres réjouissances dans ce lieu de convivialité très fréquenté par la bourgeoisie locale.
Mais c'était un autre temps. Car depuis 2003, le bâtiment est inoccupé. Il a été squatté pendant de nombreuses années. Et il se dégrade. Les fenêtres brisées, grandes ouvertes, laissent entrer la pluie et les pigeons.
La pharmacienne, installée au rez-de-chaussée du bâtiment, raconte que des vitres sont tombées sur ses clientes : "Elles sont sorties de la pharmacie, et une minute après elles sont revenues avec une entaille sur le front. Elles ont dit qu'une vitre était tombée..."La pharmacienne a alerté à deux reprises la mairie... sans recevoir de réponse.
Non classé, l'immeuble est intouchable
Saisie du dossier, la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) se dit impuissante, car l'immeuble n'est pas classé. Seul le 1er étage est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
Le conservateur du site de Limoges a écrit au propriétaire de l'immeuble, un investisseur en région parisienne, mais affirme ne pouvoir guère faire plus.
Sollicité par notre équipe, le propriétaire n’a pas donné suite. Selon certaines sources, il serait bloqué par un compromis de vente, et aurait assigné devant le tribunal son acheteur potentiel.
Un appel aux Limougeauds
Face à cette inaction, Michel Toulet, le responsable de l’association "Renaissance du Vieux Limoges" en appelle à la mobilisation des Limougeauds : "Si les habitants de Limoges se mobilisent en prenant la plume pour dire qu'ils ne sont pas d'accord pour voir disparaître cet élément du patrimoine, la DRAC pourra mettre la pression sur le propriétaire, en lui disant qu'il ne peut pas attendre que ça s'effondre, que le courrier s'accumule pour demander que ce bien soit protégé. Les gens y tiennent".
Un courrier pour avoir plus de poids. Et selon Michel Toulet, il y a urgence. L’immeuble, situé en plein centre de Limoges, devient de plus en plus dangereux.