A l'heure de la grève à la SNCF, témoignages d'anciens cheminots. Depuis 2007, une soixantaine d'entre eux, passionnés, font revivre deux anciens autorails.
Ce jour-là, autour d'un autorail du début des années 60 d'une soixantaine de tonnes, ils sont une poignée à changer le pot d'échappement. Des hommes, des cheminots qui pendant une trentaine d'années ont conduit des trains comme celui ci-dessous.
Fils et parfois petits-fils de cheminots, ils reconnaissent qu'ils ont vécu l'âge d'or de la SNCF, dans les années 80. "On se retrouvait à l'extérieur, à Périgueux par exemple, à 2 ou 3 conducteurs de Limoges. On avait plaisir à se voir, on mangeait ensemble, on se racontait notre journée de travail" raconte Laurent, conducteur de 1982 à 2010.Au dépôt de Limoges, on était 500 au début, aujourd'hui, ils sont une centaine...tout au plus. Alain, conducteur de train de 1974 à 2002
Marre de la stigmatisation
« L'esprit cheminot » chevillé au corps, ces anciens de « la route » le perpétuent désormais autour de leur autorail. Un moyen de retrouver la camaraderie de leur ancien métier. Même si ces cheminots ont pris leur retraite depuis maintenant longtemps, la situation actuelle de la SNCF ne les laisse pas indifférents : "Entendre systématiquement stigmatiser le monde cheminot, ça devient pénible" explique Jean-Louis, conducteur de 1974 à 2002. Sans grande illusion pour l'avenir de leur ancienne entreprise, ces amoureux du rail font partager dès qu'ils le peuvent leur passion.