Ce lundi 4 mars s'ouvre une nouvelle session à la Cour d'Assises de Limoges, qui doit examiner deux affaires de violences sexuelles pendant deux semaines. L'occasion de se pencher sur la façon dont les professionnels de la justice et du soin appréhendent ces affaires de crimes sexuels.
Viols, incestes... les violences sexuelles représentent une grande partie des affaires de la Cour d'Assises, à Limoges comme ailleurs sur le territoire national.
Ces affaires, qui impliquent parfois des mineurs, et des auteurs ayant un ascendant sur la victime, sont toujours délicates à traiter.
Lors de ces procès, l'intimité est dévoilée, les propos sont crus, les émotions malmenées, les interrogatoires tendus. L'investissement psychologique est important.
Pour protéger la victime, le huis clos est souvent prononcé. Le public et les journalistes ne peuvent pas suivre ces affaires.
Pour le président de la Cour d'Assises de Limoges, ces affaires sont particulières, mais ne doivent pas cependant faire l'objet d'un traitement spécifique :
Pour les jurés, ces affaires sont souvent difficiles à appréhender. Il faut être capable de prendre du recul.C'est difficile de leur donner un traitement à part, si ce n'est par ce que vivent les victimes et par le processus de fonctionnement des auteurs. Il s'agit d'un domaine pénal dans lequel les victimes s'expriment peu, et il n'y a pas de témoins des infractions."
Lors du procès, des violences parfois tenues secrètes pendant des années, sont dévoilées au grand jour et parfois contestées, au risque d'ébranler la phase de reconstruction entamée par la victime.
Parfois, la condamnation inclut une obligation de soins. Une unité spécialisée du CH esquirol prend alors en charge ces auteurs de violences sexuelles.
Pour la victime, le procès est toujours un moment important : il symbolise la reconnaissance par la société de sa douleur, et permet souvent de soulager le poids de sa propre culpabilité.