Plus de personnel, plus de moyens pour les maisons de retraite : la ministre de la santé Agnès Buzyn a présenté mercredi 30 mai 2018 le plan d'action du gouvernement pour les EHPAD. Quelles sont les réactions en Haute-Vienne ? Exemple à Châlus.
Trente ans au chevet des plus âgés. Au fil des années, Christine Papazian, aide-soignante, a vu le métier évoluer. Des résidents de plus en plus vieux et de plus en plus dépendants. Et un constat : la perte progressive du contact humain. "Avant, raconte-t-elle, on faisait plus d'animations, on avait plus de temps pour les faire marcher qu'aujourd'hui. On était beaucoup plus à côté d'eux."
Principale mesure du plan d'action du gouvernement : l'augmentation du nombre d'infirmières, notamment la nuit. Mais, sur le terrain, les professionnels sont nombreux à espérer des renforts pour la journée. Dans cet établissement, on compte ainsi 123 résidents et seulement deux infirmières par jour pour assurer la prise en charge médicale.
La nuit en revanche, les interventions sont peu nombreuses. Dans cet EHPAD de Châlus, un système d'astreinte a déjà été mis en place avec d'autres établissements. Une mesure efficace à moindre coût et qui devrait se généraliser après les annonces du ministère. Réaction de David Penneroux, directeur de l'EHPAD de Châlus : si demain on prévoit une infirmière présente chaque nuit dans un EHPAD, "il faudra en conséquence deux équivalents temps plein et demi pour assurer cette présence toute l'année. Avec un coût moyen de 45 000 euros par infirmière (...), la somme est astronomique".
Le gouvernement souhaite aussi accélérer les recrutements. A l'Institut Régionale de Formation Sanitaire et Sociale (IRFSS Croix Rouge) de Limoges, un étudiant sur trois environ souhaite travailler en EHPAD. Les besoins en personnels sont importants. Un défi pour ces établissements aujourd'hui au bord de l'asphyxie.