Après 15 ans d’activité, la gérante d'une librairie-papeterie s’apprête à prendre sa retraite. Problème, elle n’arrive pas à retrouver de repreneur et s’inquiète pour le bien-être à Mugron.
Quand on vit à Mugron, difficile de passer à côté du Plumier d’Eugénie. Pour se procurer des livres, des stylos, faire des photocopies, c’est l’adresse incontournable de la commune de 1 300 habitants. Les cahiers sont rangés par couleurs, les blocs-notes se vendent toujours, car "tout le monde ne peut pas trimballer un ordinateur", commente la gérante, Monique Roméro.
En quinze ans, elle a transformé sa librairie-papeterie en un véritable service de proximité, un lieu où l’on trouve tout ce dont on peut avoir besoin, et éviter de chercher sur internet ou de prendre sa voiture pour se rendre à Dax ou Mont-de-Marsan, toutes les deux à une trentaine de kilomètres.
"Ce n’est pas bon pour notre village"
Mais la retraite approche pour Monique Roméro, plus que quelques mois, et une interrogation grandit : qui va reprendre le Plumier d’Eugénie ? La perspective inquiète la maire (PS) Christine Brettes : "Ce n’est pas bon pour notre village, ce n’est pas bon pour la rue, ce n’est pas bon pour les autres commerçants parce qu’en venant ici, le client va venir à côté, chez le boulanger, chez le boucher. Il va aller à la terrasse du bar. C’est très important pour nous de garder cette boutique."
La gérante, qui se vante de tout trouver pour ses clients, fait face à une référence introuvable : un repreneur pour assurer sa succession.
La dernière, qui aurait été très intéressante, ils ont mis en stand-by au moment où le gouvernement a sauté.
Monique RoméroGérante de la librairie Le Plumier d'Eugénie
Monique Roméro idéalise l’arrivée de jeunes pour reprendre la librairie, mais ce public ne semble pas le plus à même de porter ce type de projet : "Ce que je vois arriver c’est que les boutiques ne puissent être reprises que par les personnes qui seraient en fin de carrière professionnelle, parce qu’ils auraient hérité. Ils n’auraient plus de charge familiale, constate-t-elle, à son grand regret : On a besoin de jeunesse, on a besoin de dynamisme, on a besoin de nouvelles idées pour faire avancer nos villages."
Laisser un maximum de potentiel au repreneur
En attendant un repreneur, Monique Roméro continue à travailler pour maintenir l’activité et laisser un maximum de potentiel à son successeur. "Je suis prête à tout entendre pour pas que ça ferme, mais à condition que ça reste une boutique de proximité. Il ne faut pas que ça devienne une enseigne lambda avec la même chose que ce qu’on trouvera ailleurs."
Pas question pour autant de repousser le moment de prendre sa retraite, Monique Romero compte en profiter, mais aura du mal à admettre la fermeture de la boutique. "Ce qui me gênera, c’est que j’habite sur le territoire et qu’une boutique fermée, on ne sait pas à quel moment ça peut repartir".