Le chaud et le froid. A l’image de la météo, très changeante ce début février dans les Landes, les supporters du Stade Montois passent par toutes les émotions. Après une 4eme défaite à domicile face à Montauban, les hommes de Patrick Milhet viennent de largement s’imposer 21-43 à Oyonnax. Ils remontent à la onzième place de ProD2 avec l’envie d’assurer le maintien le plus rapidement possible.
Ici, comme on pourrait l’entendre dans les tribunes les jours de match, "on ne pète pas plus haut que son cul". Mont de Marsan est un club professionnel qui a su rester familial dans la gestion de son effectif.
Avec près de dix millions d’euros de budget (deux fois moins que le budget de Brive), le club landais sait que la saison sera longue, faite de moments de joie et de virages plus difficiles à négocier.
Un collectif qui transpire la joie de vivre
Les retrouvailles sont matinales. Au Stade Montois, les joueurs passent le plus de temps possible tous ensemble…petit déjeuner, réveil musculaire. Il ne faut pas attendre longtemps pour entendre les premières moqueries des plus taquins.
"Nous avons de la chance aujourd’hui de vous avoir tous réveillés et efficaces dès 9h…bravo et merci Messieurs", taquine Romain Mareuil l’ancien talonneur devenu entraineur des avants. "Ils ne sont pas tous les jours aussi efficaces dans la mise en place des combinaisons des touches ", confie-t-il en plaisantant.
Cette décontraction et cette envie de prendre du bon temps ensemble se retrouve aussi en salle de soins dans l’antre d’Eva, la kinésithérapeute du groupe. Rien ne l’impressionne même pas les grands gaillards comme Nicolas Garrault. "Merci d’être venu nous filmer, aujourd’hui nos straps seront peut-être bien faits, Eva va s’appliquer". Des éclats de rire malgré la rudesse de ce championnat de Pro D2. "Ce groupe est incroyable, il prend des coups comme lors du match contre Montauban mais il finit toujours par se relever", souligne Patrick Milhet, le manager montois.
Les gars ont toujours la banane à l’entraînement, c’est bien, mais il faut être rigoureux à côté de ça.
Patrick MilhetManager montois
Le poids de l’Histoire
Grâce à la victoire à l’extérieur à Oyonnax, les joueurs de Mont de Marsan se donnent un peu d’air dans cette Pro D2 très serrée. Cinq ou six clubs se tiennent en moins de dix points et vont se battre pour éviter la place de 15ᵉ, synonyme de barrage pour le maintien avec le 2ᵉ de Nationale.
En Aquitaine, Agen, Biarritz et Mont de Marsan sont concernés. "Il ne faut pas se voiler la face, notre objectif est désormais d’assurer le maintien. D’illustres anciens ont écrit ici un livre d’or, il y a l’histoire du club, un maillot emblématique à défendre, celui des Boniface", ajoute Patrick Milhet, le ton subitement plus grave.
On doit sauver le club et le maintenir dans le milieu professionnel.
Patrick MilhetManager montois
"C'est ici que j'ai connu la meilleure ambiance"
Les joueurs ont, eux aussi,, bien conscience des enjeux lors de l’entrainement sous la pluie, mais sur leur pelouse en synthétique nouvelle génération. "On a de la chance de jouer pour ce club, de toute ma carrière, c'est ici que j’ai connu la meilleure ambiance. Il faut qu’on garde confiance en nous et qu’on s’applique, qu’on soit plus réguliers", nous confie Willie du Plessis, deuxième meilleur réalisateur du championnat.
Le Sud-Africain passé par Biarritz, Bayonne, Montpellier ou Toulon est l’un des atouts majeurs de l’équipe. Il devra rassurer ses coéquipiers jusqu’au bout et dès la semaine prochaine pour un Biarritz-Mont de Marsan à Aguilera qui pourrait déjà être décisif pour la suite.
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A retrouver également l’entretien de Florian Grill, le président de la Fédération Française qui revient sur les dernières affaires d’alcool et de racisme dans le rugby.