Sculptures, ferronneries ou encore fabrication de chaises : trois entreprises de Dordogne et des Landes ont mis leur savoir-faire au service de la renaissance de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui sera inauguré ce samedi 7 décembre. Un chantier exceptionnel qui les relie pour toujours à l'histoire de l'emblématique cathédrale.
Ce week-end, lors de l'ouverture au public, ils auront sûrement des étoiles dans les yeux et le sentiment d'avoir contribué à une œuvre qui les dépasse.
Pendant des mois voire des années, des dizaines d'artisans de la région ont travaillé la pierre, le bois ou le fer, venant ainsi au chevet de Notre-Dame de Paris, partiellement détruite dans un incendie, le 15 avril 2019.
Les apôtres en Dordogne
Après l'incendie, les regards se sont portés rapidement vers le Périgord. Quatre jours seulement avant le sinistre, les statues des 12 apôtres et des 4 évangélistes avaient été enlevées de la toiture de la cathédrale, direction Marsac-sur-l'Isle, pour être restaurées dans les ateliers de la Socra.
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Deux ans de soins auront été nécessaires pour remettre en état ces miraculées. "C'est un honneur de pérenniser ces sculptures et de travailler comme l'ont fait les anciens pour former la peau de cuivre", disait alors un ornementiste.
Les sculptures avaient en effet beaucoup souffert, exposées à tous les vents depuis 1860. Ce qui leur valait notamment leur aspect vert-de-gris. En retrouvant leur solidité, elles ont aussi revêtu leur couleur d'origine, brun foncé avec des reflets rouges, telle que l'avait imaginée Eugène Viollet-Leduc.
► En 2021, nous avions assisté à la fin de l'opération de sauvegarde de ces statues.
Des grilles rénovées à Hautefort
C'est également en Dordogne que les ferronneries de la cathédrale ont été prises en charge, dans l'Atelier d'oeuvres de Forge à Hautefort. Quantité de grilles, rambardes et contreforts abimés par les flammes ont été réparés ou reproduits à l'identique.
On a travaillé l'acier, on l'a vieilli en le martelant, on l'a même fait rouiller parfois.
Xavier PuybaraudFerronnier d'art
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Après 40 ans de métier, le ferronnier d'art n'a pas ménagé ses efforts. Chaque pièce a demandé plusieurs jours de travail. "Personne ne doit voir la différence entre le neuf et l'ancien", précise-t-il.
Les volutes de protection des vitraux ont également été redressées et repeintes. Là encore, le choix de la couleur a été mûrement réfléchi pour rester fidèle à l'intention de Viollet-Leduc.
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Quant aux portes des chapelles, elles ont été soigneusement nettoyées au coton-tige pour éliminer la moindre trace de plomb déposé lors du sinistre. Un vrai travail de fourmi pour leur redonner tout leur éclat.
► Les coulisses de cet atelier périgourdin
Les chaises landaises
À Hagetmau dans les Landes, la designer Ionna Vautrin est soulagée d'avoir accompli sa mission dans les délais. C'est elle qui a conçu les chaises fabriquées dans les ateliers de l'entreprise familiale Bosc, très émue de voir partir les 1 500 exemplaires vers la cathédrale. Un modèle tout en rondeur et en simplicité.
C'est un projet magique. Ensemble, on a relevé le défi.
Ionna VautrinDesigner
Au terme d'un an et demi de fabrication, les chaises ont reçu la bénédiction de l'évêque qui a apprécié leur confort. "On est bien assis, on ne cherche pas son équilibre, il est tout de suite trouvé", avait-il alors déclaré après les avoir essayées. De quoi rassurer les millions de futurs visiteurs.
► Regardez notre reportage.
