Une dizaine d'associations et syndicats disent stop aux "lockers" Amazon installés sur les parkings de différents centres commerciaux du département. Des casiers retraits/dépôts qui encourageraient les consommateurs à se tourner vers le géant américain au détriment des petits commerces.
Pas besoin d'attendre, de faire la queue, de dire bonjour merci au revoir. La boîte permet de retirer des colis comme on retirerait du cash dans un distributeur. Elle est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Ces casiers jaunes appelés "lockers", les anti-Amazon en ont compté 17 implantés en Lot-et-Garonne, sur des sites appartenant à des grandes surfaces comme Intermarché, Leclerc, Leader Price ou encore Vival.
"Amazon a su s'implanter et coloniser de nombreux territoires. Il fait concurrence aux commerçants de proximité, même en milieu rural" dénonce Maetita Cibien, porte-parole d'Alternativa 47, mobilisée aux côtés d'une dizaine d'autres associations pour demander le retrait de ces boîtes.
"C'est une économie prédatrice et destructrice, non seulement d'emplois mais aussi de ressources et de territoires. Une fuite en avant délétère de notre économie et de tout ce qui peut représenter l'humanité" renchérit David Arlabosse, l'un des membres du collectif Citoyens pour le Climat 47.
Bon espoir de faire bouger les choses
Les militants mobilisés ce vendredi sur le parking d'un supermarché de Roquefort espèrent bien obtenir gain de cause, portés par la fronde anti-Amazon qui se soulève un peu partout en France.Bizi a réalisé le mercredi 18 novembre une action de protestation contre la borne de livraison libre-service Amazon installée à l'intérieur du Monoprix situé en plein centre ville de Bayonne. pic.twitter.com/dkJi6kkF7Z
— Bizi ! (@bizimugi) November 23, 2020
"Il y a 15 jours, après une action de Bizi dans une enseigne Monoprix à Bayonne, le groupe Monoprix a décidé de suspendre tous les lockers au niveau national. Et il y a aussi des actions au niveau des plateformes. A Rouen par exemple le maire s'est positionné contre. Il y a une multiplicité d'élus qui s'opposent directement" souligne Florian Duffau, porte-parole ANV-COP21 en Lot-et-Garonne.
Une plateforme Amazon bientôt en Béarn
Si certains élus affichent clairement leur hostilité au géant américain, d'autres assument le fait de l'accueillir sur leur territoire.
C'est le cas de ceux de la communauté de communes Nord-Est Béarn qui viennent de voter à 75 voix et 5 abstentions en faveur de l'implantation d'une plateforme sur une zone d'activité de Morlaàs.
"Aujourd'hui les colis d'Amazon arrivent sur notre territoire. Ce n'est pas parce qu'il n'y aura pas de plateforme sur Morlaàs que les colis n'arriveront pas. Si le modèle Amazon existe c'est que la demande est là" argumente le président de la collectivité, Thierry Carrère.
Ces élus béarnais espèrent voir se créer 50 à 80 emplois sur leur secteur et récupérer 1,6 millions d'euros après la vente des terrains. La plateforme pourrait voir le jour début 2022.