Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a rendu visite à l'École nationale d'administration pénitentiaire d'Agen, en Lot-et-Garonne, ce jeudi 23 janvier. Il a notamment précisé les contours de la création d'une prison de haute sécurité.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, était accueilli dans le cadre de la cérémonie de fin de formation de l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire d'Agen.
La 219ᵉ promotion a pris le nom des deux agents Fabrice Moello et Arnaud Garcia, décédés dans l'attaque du péage d'Incarville, dans l'Eure, le 14 mai dernier. Gérald Darmanin leur a rendu hommage, soulignant une "blessure grave" qui appelle "un changement profond et radical."
Une prison de haute sécurité dès juillet
Déjà annoncée début janvier, la prison de haute sécurité, qui devra "mettre à l'isolement total les 100 plus grands narcotrafiquants" de France, verra le jour le 31 juillet prochain, selon le garde des Sceaux. Quatre millions d'euros ont été débloqués pour la construction de ce bâtiment, "un lieu de détention inviolable où il sera impossible de se faire livrer téléphone ou drogue."
Gérald Darmanin a également annoncé la création de deux autres établissements du même type pour "les 600 autres narco-bandits les plus dangereux."
D'ici la fin de l'année, il promet aussi le doublement des places de semi-liberté, soit 3 000 places, en "rénovant les constructions pénitentiaires et pour favoriser la réinsertion."
Création d'une police pénitentiaire
Une "seconde révolution", selon le ministre de la Justice. Cette police pénitentiaire chargée "d'évaluer les missions de sécurité, de contrôle et de surveillance" a vocation d'être "la troisième force du pays". Créée l'an prochain, elle sera également chargée d'accompagner et d'aider les agents du SPIP, notamment chargés de poser des bracelets électroniques : "nous ne pouvons plus les laisser seuls."
Recréer une inspection générale de l'administration pénitentiaire
Alors que la pénitentiaire est aujourd'hui suivie par l'inspection générale de la justice, Gérald Darmanin souhaite désormais qu'elle ait sa propre institution. Une nécessité pour "lutter contre les menaces, les tentatives de corruption, les pressions sur vous et votre famille afin de respecter votre seule arme : la déontologie." Cette inspection générale, "à deux jambes, entre la sécurité pénitentiaire et l'insertion et la probation", sera proposée au Premier ministre.
Le service de renseignements "en charge des radicalisés et des terroristes islamistes" devrait lui aussi être renforcé "dans ses moyens technologiques et humains."
Expulsion des condamnés étrangers
Le ministre de la Justice s'est enfin attardé sur la surpopulation carcérale, affirmant que "25 % d'étrangers sont dans nos lieux carcéraux." Selon lui, une fois condamnés, ceux-ci "n'ont pas de raisons de rester dans nos lieux de détention." Gérald Darmanin a ainsi délégué au directeur de l'administration pénitentiaire une mission chargée d'organiser, en cas de condamnation, "l'expulsion vers le pays d'origine."