C'est une preuve de plus de la présence humaine dans notre région depuis au moins 2 000 ans. Des fouilles, menées récemment près de Marmande en Lot-et-Garonne, ont mis au jour de nombreux vestiges dont plusieurs nécropoles.
Nous sommes à Marcelus à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Marmande non loin d'une courbe de la Garonne. C'est ici, à la suite d'une prospection dans le cadre d'un projet d'agrandissement d'une gravière, que le site a été découvert. Un lieu qui regorge de témoignages du temps : douze siècles d'histoire, conservés ici sur les quatre hectares où s'activent des fouilles archéologiques depuis près de quatre mois déjà.
Resté secret pour éviter d'éventuels pillages, le site a été investi par des spécialistes en archéologie préventive de l'opérateur Archéodunum. Et ils ont multiplié les découvertes.
Comme un puits, vieux de 2 000 ans, creusé jusqu'à cinq mètres sous terre et qui, semble-t-il, une fois hors d'usage a servi de "poubelle" aux habitants. "Donc, on a tout là, au milieu, explique avec enthousiasme une des spécialistes, Emmanuelle Meunier, face à un enchevêtrement de poteries rougeâtres. Des amphores venues d'Italie... On va pouvoir ramasser tout ça et tout étudier".
"Trois nécropoles successives au même endroit"
Dans les sociétés humaines, la mort en dit parfois aussi long sur la vie. Ces découvertes datent sur une période s'étendant du VIIᵉ siècle avant Jésus-Christ jusqu'au Moyen-Age. Les vestiges ont été conservés sous terre pendant des millénaires. Avec l'érosion et les glissements de terrain, la plupart des restes humains ont été emportés. "Les sédiments ont été lessivés par les flux de la Garonne. Le sédiment est acide, donc on a souvent perdu les os...", concède Alexandre Lemaire, le responsable de l'opération archéologique. Mais la vaisselle ou le mobilier retrouvés sont malgré tout révélateurs : "on a trois nécropoles successives au même endroit. Ça nous enseigne quelque chose". Les archéologues sont formels. On compte trois cimetières composés d'au moins 220 tombes, pour certaines parfaitement conservées.
Il y avait un habitat pérenne sur plusieurs siècles, plusieurs millénaires ici, autour du site. Et l'Histoire l'a complètement oublié !
Alexandre LemaireResponsable de l'opération archéologique
Parmi les découvertes, un sarcophage, comportant encore les restes du défunt ou une urne funéraire en terre cuite. Le fruit de cette collecte minutieuse sur le site de Marcelus, toutes ces petites et grandes découvertes mises au jour lors des fouilles, est désormais stocké à Toulouse.
Un rapport d'analyses devrait être communiqué à l'État, d'ici à deux ans.