Le nombre de morts sur les routes a augmenté en août de +9,5%, avec 335 personnes tuées en 31 jours, confirmant une tendance à la hausse depuis le début de l'année. Le gouvernement veut inverser ces chiffres en réunissant un conseil interministériel le 2 octobre.
Le mois dernier, 29 personnes de plus ont été tuées par rapport à août 2014 en France métropolitaine. Les nombres d'accidents corporels, de blessés et d'hospitalisés sont en légère hausse (respectivement +3,4%, +1,8% et +3,3%), selon les chiffres annoncés par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).Ces mauvais chiffres, moins calamiteux toutefois que ceux de juillet (+19,2% de morts), portent à 2.253 le nombre de personnes tuées au cours des huit premiers mois de l'année. "Ces chiffres sont la conséquence d'un relâchement continu des comportements sur la route", commente l'ONISR, qui annonce que "pour lutter contre le dépassement des vitesses autorisées, le ministère de l'Intérieur met en service, dans les jours à venir, 111 radars double-sens dans 18 départements" et que "d'autres mesures sont en préparation".
Répondre par la fermeté
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a reconnu que la tendance n'était "pas bonne", expliquant les mauvais chiffres du mois d'août par la "météorologie très clémente", le fait que "beaucoup plus de Français ont pris la route et qu'une minorité de Français se sont comportés en dehors de toute norme, occasionnant des accidents particulièrement mortels".En août, après la publication des chiffres catastrophiques du mois de juillet, Bernard Cazeneuve avait lancé un "appel solennel à la responsabilité" des automobilistes. "Cet appel n'a pas été entendu", constate la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, selon qui les chiffres de mortalité routière étaient "prévisibles" : "l'année dernière les bons chiffres n'étaient dus qu'à une météo défavorable. Le ministre s'était approprié de manière indue les bons résultats et avait totalement ignoré le fait que les deux-roues motorisés, quand il pleut, ne sortent pas. Et aujourd'hui, il évoque la météo", s'agace-t-elle.
Une inversion de tendance
"On est dans une phase d'ascension, d'inversion de la tendance", analyse l'expert en accidentologie Claude Got, qui avait démissionné en mars du comité d'experts du Conseil national de sécurité routière (CNSR) pour dénoncer l'inaction du gouvernement. Selon lui, il convient de "redonner sa crédibilité au système de contrôle et de sanctions", et de "faire que tous les constats de contravention et d'infraction aboutissent à la sanction".Après avoir annoncé un plan de 26 mesures fin janvier, dont 19 sont aujourd'hui en vigueur, le gouvernement va réunir le 2 octobre un conseil interministériel de la sécurité routière, le premier depuis mai 2011. Le ministre de l'Intérieur a promis mardi de répondre par la "fermeté" au "relâchement des comportements".