Les salariés du groupe d'aéronautique et de défense Safran se sont mobilisés jeudi pour les salaires, avec plus d'un millier de manifestants rassemblés devant le siège parisien. A Toulouse ils étaient aussi près de 300 certains venus de Pau et Bordeaux.
Devant le siège parisien du groupe, ils étaient 1.400 à 1.500, selon la direction, 2.000 de source syndicale à avoir répondu à l'appel à la mobilisation d'une intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et FO.Face à un cordon de CRS protégeant les abords du siège, certains salariés ont tenté de forcer l'accès et ont été repoussés. Des fumigènes et des bouteilles ont été lancés contre les forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ils étaient aussi près de 300 à "Toulouse" (500 selon FO), certains venus de Bordeaux ou Pau, à plaider pour "une hausse décente des salaires" devant le siège de la sous-filiale Microturbo (appartenant à Turbomeca), a constaté l'AFP.
A Paris, certains manifestants ont estimé qu'une telle mobilisation, à l'appel de l'ensemble des syndicats, était "historique". Les coordinateurs du groupe ont été reçus à la mi-journée par la direction. A la sortie, peu avant que les manifestants ne commencent à se disperser, le responsable
CGT Gérard Montuelle a indiqué que l'entreprise n'avait "pas fait de propositions en plus", mais qu'elle avait renvoyé les discussions à des réunions vendredi dans les différentes entités du groupe, comme Snecma ou Sagem.
Ses collègues de la CFE-CGC, Gérard Mardiné et de FO, Daniel Barberot, ont dit espérer que les directions tiendraient compte de la mobilisation et que les réunions de vendredi déboucheraient sur des avancées.
Les syndicats ont souligné que le 12 mars dernier "plus de dix mille" salariés du groupe, sur quelque 40.000, avaient déjà débrayé pour les mêmes motifs. Ils ont demandé par courrier au PDG Jean-Paul Herteman "de revoir à la hausse" les augmentations, pour "revenir à une politique salariale cohérente avec la bonne santé économique et les perspectives de Safran".
Le directeur des relations sociales du groupe Safran, Francis Baeny, a souligné auprès de l'AFP que la politique salariale pour 2015 dans les différentes sociétés de Safran se situait à "un bon niveau". Elle se situe même "à un très bon niveau en englobant l'ensemble des éléments qui entrent dans la rémunération globale", notamment la participation, a-t-il insisté.
Il a précisé que les enveloppes d'augmentations générales et individuelles se situaient "entre 1,8% et 2% selon les sociétés". A cela s'ajoute la possibilité de mesures complémentaires exceptionnelles notamment pour les évolutions de carrière des jeunes ou l'égalité hommes-femmes.
"Toutes mesures confondues, cela porte notre politique salariale 2015 à une fourchette qui se situe entre 2,1 et 2,3%", a-t-il indiqué, soulignant aussi que le montant minimum de participation pour les salariés est de 2.715 euros.
"Les organisations syndicales nous disent que notre politique salariale est en rupture par rapport aux années précédentes", l'enveloppe ayant été l'an dernier entre 2,80 et 2,95%, mais le contexte est différent, car pour 2015 l'inflation est quasi nulle, a-t-il fait valoir.
Les différentes entités du groupe peuvent faire un geste vendredi sur les mesures exceptionnelles, mais l'enveloppe dédiée aux augmentations générales et individuelles ne sera pas revue, a-t-il précisé.