Ils sont 120 riverains à s'opposer à un projet de rachat de terres entre St Yrieix-la-Perche et Le Chalard. En cause, une absence de mise en concurrence pour ce rachat et un projet en pomiculture dont bénéficierait au final l'administrateur de la société Limdor.
Ils ont appris la nouvelle par hasard. 96 hectares de parcelles laissées libres par des agriculteurs vont être attribuées à un futur bachelier d'une école agricole. Celui-ci a un projet de pommeraie en pomiculture intensive mais aussi partiellement en bio.
Or, parmi ces riverains, certains étaient aussi candidats. La procédure d'attribution des terres pose donc question. D'autant que les projets qu'ils portent ont à leurs yeux plus de sens "Il y a d'autres candidatures sur ces terres qui n'ont pas la même incidence sur l'environnement, avec de la production locale pour de la consommation locale, avec des emplois locaux et permanents" souligne Xavier Lamy de la Chapelle, membre de l'association ADEPPHVI (protection environnement et patrimoine)
Parmi ces candidats, Justine Célérier, éleveuse de chèvres et de vaches. Elle commercialise en circuits courts les fromages qu'elle fabrique. Déjà propriétaire de 17ha, elle a besoin de s'étendre et voyait là une possibilité d'extension sur 11ha pour l'alimentation de son bétail "Nous avons en plus un projet de conversion en agriculture biologique et sans cette extension, notre projet n'est pas viable".
Selon l'association, sous le projet de verger du futur jeune agriculteur, il y a le père, administrateur de la coopérative Limdor, et déjà propriétaire de pommeraies. Elle pense que le fils serait un prête-nom. Totalement faux, affirme le représentant des pomiculteurs qui nie également l'aspect grandiose de ce projet. "Il veut 12 ha de terres pour un projet de pomiculture bio et veut réhabiliter la ferme et la maison quasiment à l'abandon pour en faire sa résidence principale, c'est un beau petit projet d'exploitation familiale" précise Laurent Rougerie - Président de l'AOP Pomme du Limousin.
La décision est entre les mains de la SAFER, qui n'a pas souhaité s'exprimer avant le 3 juin, date de la commission qui statuera sur le sujet.