Le projet "Fauna 2025" se veut un modèle écologique en mettant en lumière le retour d'espèces disparues sur leurs terres d'origine. Mais réintroduire l'ocelot aquitain, via une souche de son cousin le puma nain des Andes, fait polémique. L'animal aurait fait plusieurs victimes ces dernières années.
C'est le projet un peu fou de scientifiques et de passionnés d'animaux disparus qui est en train de voir le jour.
Le Comité "Fauna 2025" a présenté un dossier l'an passé pour permettre le retour en Nouvelle-Aquitaine de l'ocelot aquitain, de son nom latin Jaguatirica Aquitanis.
Un félin emblématique de notre territoire
La plus vieille reproduction de l'animal a été répertorié par le Musée Visunia de Périgueux, reproduite sur la célèbre mosaïque de la Maison Bouvix. Le félin est un proche parent du puma nain des Andes. C'est d'ailleurs à partir de cette race (24 animaux actuellement en captivité) que s'effectuerait le repeuplement sur l'ensemble du territoire de notre grande région.
Un projet concerté... ou pas
Le projet "Fauna 2025" a été présenté il y a tout juste un an sous la haute présidence du Professeur Demaesmaker, le naturalisté belge déjà à l'origine de la réintroduction du requin à la Réunion et du moustique tigre en Guinée Equatoriale. S'appuyant sur une étude du Comité Néo Aquitain pour la Biodiversité, plusieurs espèces pouvaient prétendre à ce grand projet.Le choix de l'ocelot comme premier spécimen réintroduit ne s'est pas fait par hasard. Il rappelle l'emblème choisi pour la nouvelle région même si celle ci n'est pas encore partenaire de l'opération.
Informés du projet de réintroduction, plusieurs communes ont entamé des discussions avec la population. A Saint-Jean-Pied de Port (Pyrénées Atlantiques), à l'Isle Jourdain (Vienne) et à Argentat (Corrèze), trois communes choisies pour les sites de réimplantation, la réaction des habitants ne s'est pas fait attendre.
Rassemblés au sein du collectif "Ocelot Au secours !", les habitants ont fait part de leurs inquiétudes. Ils craignent la proximité de leurs habitations avec ces animaux sauvages.
Selon eux, plusieurs attaques du "chat de la pampa" ont été recensés par des médias locaux d'Amérique du Sud. Un bébé aurai été enlevé dans un village de la jungle bolivienne. Des panneaux d'informations à l'attention des touristes ont même été installés près des grands sites touristiques du Pérou comme notre envoyée spéciale a pu le constater récemment.
Les membres du collectif ont envoyé un courrier officiel mais actuellement, aucune réponse ne leur est parvenue.
Vers un référendum à l'échelle de la région ?
Les responsables du projet se veulent rassurants et de déclarer :Pour couper court à la polémique en cette période électorale, les autorités veulent trouver un terrain d'entente. Afin de rassurer les populations concernées et dans un objectif de "partage des risques", d'autres territoires pourraient intégrer le projet "Fauna 2025".La Nouvelle-Aquitaine, c'est pas le Pérou !
Chacun pourrait ainsi se prononcer sur la réintroduction d'animaux sauvages sur son territoire.
► Consultez ici la liste des projets :
- 2020 - "Jaguatirica Aquitanis" ou Ocelot aquitain (référendum courant 2019) - 3 sites retenus actuellement en Nouvelle-Aquitaine
- 2021 - "Velox anguis" ou Crotale (serpent minute) en Lot-et Garonne et Haute-Vienne
- 2022 - "Interfectorem tarantula" ou Mygale tueuse dans le Parc Naturel Périgord Limousin
- 2023 - "Crocodylinae communa" ou Crocodile commun dans le Marais poitevin
- 2024 - "Carcharodon carcharias" ou Grand Requin blanc (site de Hossegor- Landes- si compétitions de surf pour les JO Paris 2024 report sur le Lac du Moutchic)
- 2025 - "April stultus Pescus" ou Bobard géant naviguant en eaux troubles...