11 individus ont été interpellés en début de semaine à Bordeaux lors d'une vaste opération de gendarmerie. Soupçonnés d'importer illégalement des cigarettes revendues ici 2 fois plus cher. Et, pour l'un d'entre eux, de faire venir des filles de Bulgarie pour les prostituer.
L'opération, menée conjointement par la gendarmerie et la douane judiciaire, a été lancée lundi matin, 30 novembre, à Bordeaux mais aussi à Moissac dans le Tarn-et-Garonne indique un communiqué de la gendarmerie. 150 hommes ont été mobilisés pour l'intervention, menée dans ce hangar situé quai de Brazza.
Il s'agit d'un bâtiment désaffecté situé sur la rive droite de Bordeaux où se sont installés des ressortissants bulgares après avoir été évacués d'un squat, début octobre.
Une saisie conséquente
Sur place, les enquêteurs ont saisi de l'argent en liquide, 10 000 euros, huit véhicules et 650 cartouches de cigarettes. Une opération similaire lancée au même moment en Bulgarie a abouti également à des saisies. Ainsi 80 000 euros ont été découverts et des biens immobiliers ont été visés.
A l'issue de l'opération, onze personnes, dix hommes et une femme, ont été interpellées et placées en garde à vue.
Six d'entre elles ont été mises en examen pour association de malfaiteurs, importation et détention en contrebande et en bande organisée de produits du tabac manufacturé, vente frauduleuse au détail en bande organisée de tabacs fabriqués. Deux ont été incarcérées, les neuf autres placées sous contrôle judiciaire.
L'un des malfaiteur présumé est également poursuivi pour proxénétisme aggravé. Il est soupçonné d'avoir organisé le transfert de femmes bulgares en France et notamment à Bordeaux. Ces femmes devaient se prostituer et lui reverser l'argent gagné.
Par ailleurs, un homme, soupçonné de complicité a également été interpellé en Bulgarie dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen.
L'aboutissement de plus d'une année d'enquête
C'est une affaire de recel d'objets dérobés dans les Landes remontant au mois de février 2019 qui a mis les enquêteurs sur cette piste.Un Bulgare, impliqué dans le recel, s'est avéré être également connu de la gendarmerie pour des faits de proxénétisme. Faits établis grâce aux investigations de la section de recherches de Bordeaux qui a mis également au jour une contrebande de cigarettes.
L'enquête menée durant plusieurs mois a permis le démantèlement de cette bande organisée qui opérait à Bordeaux et Moissac en Occitanie.
Une activité lucrative
Les contrebandiers achetaient le paquet de cigarette au prix de 2,83 euros en Bulgarie et revendaient la cartouche 50 à 60 euros en France, soit la moitié du tarif.
Ils auraient ainsi cumulé entre 200 000 et 400 000 euros de bénéfices et blanchi l'argent à travers des investissements immobiliers en Bulgarie.