La période des piégeages est lancée. Sur la côte basque, les apiculteurs luttent contre les frelons asiatiques, en sortie d'hivernage, pour protéger leurs ruches. En 2024, l'insecte était responsable de la perte de 5,7% des colonies d'abeilles en Nouvelle-Aquitaine.
À Ascain, le redoux point à peine, et déjà Mikela Untzain sort son arsenal : des trappes, des harpes électriques ou encore des bouteilles. "On ne peut pas rester sans rien faire", lance l'apicultrice. Face aux frelons asiatiques, elle doit protéger ses ruches dès le début d'année.
Fin de la période d'hivernage
Objectif, piéger les fondatrices, mères des frelons asiatiques, qui sortent tout juste de l'hivernage. "Elles commencent, à chasser, pour chercher du nectar et ainsi créer peu à peu leurs nids", explique Mikela Untzain. Ce sont elles qu'il faut attraper le plus rapidement possible.
Au printemps, une nouvelle expérimentation devrait aussi permettre aux apiculteurs de prévenir le danger : le traçage des frelons asiatique à l'ide d'une puce électronique. Une bonne chose pour la professionnelle : "l'idée, c'est de suivre son mouvement, qu'ils nous conduisent à leur nid pour qu'on puisse le détruire."
La période idéale, c'est maintenant. Les journées commencent à rallonger et le temps est plus doux.
Mikela UntzainApicultrice
Une manière, surtout, de prévenir la perte de ses ruches, de plus en plus touchées par le frelon asiatique d'année en année. Dans une enquête publiée le 8 janvier dernier, l'Union Nationale de l'Apiculture Fançaise (UNAF), rapporte qu'en 2024, 5,7 % des colonies ont été perdues à cause du frelon asiatique en Nouvelle-Aquitaine. Et ce, malgré 1,7 million de frelons piégés sur la même période.

"On a du mal à les maintenir en vie"
Chez Mikela Untzain, l'insecte a décimé une quinzaine de ruches à Ascain. "Tout a diminué comme peau de chagrin, regrette-t-elle. J'avais ici une trentaine de ruches, je n'en ai plus que douze."
Pour remédier au problème, l'apicultrice a décidé de déplacer la plupart de ses autres ruches, une cinquantaine, à l'intérieur des terres : "on a trop de mal à les maintenir en vie sur la côte." D'autant que les abeilles sont aussi malmenées par le changement climatique ou encore les pesticides. Et la population nationale baisse drastiquement depuis plusieurs années : 20 à 30 % par an selon l'Inrae.
Face à ces enjeux, Mikela Untzain plaide pour que les amateurs puissent également élever des abeilles : "ça a un coût, mais ça ne peut qu'être bénéfique pour la biodiversité, pour les abeilles et pour celui qui s'investit." Elle a démarré plusieurs formations auprès des particuliers. Et appelle à soutenir la profession, "en achetant aussi le miel ou la gelée royale directement chez les producteurs".