Pays basque : élus et riverains vent debout contre la 5G à Hendaye

Le conseil municipal a voté pour un moratoire sur le déploiement de la 5G à Hendaye au Pays basque. Objectif : prendre le temps de peser le pour et le contre alors que la commercialisation de la 5G s’apprête à être lancée dans tout le pays.
 

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L’attribution des fréquences aux opérateurs a pris beaucoup de retard, notamment du fait de la crise du Coronavirus. Mais ce devrait être chose faite d'ici quelques semaines. Pour les opposants au projet, le temps presse. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent contre la 5G au Pays basque. À Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, des collectifs se sont emparés du sujet. Cet été, la ville d’Hendaye a été plus loin. Son conseil municipal a voté à l’unanimité un moratoire sur le déploiement de la 5G sur la commune. C’est la première fois au Pays basque Nord qu’une commune se positionne de la sorte.
Plus de débit ? Communications et objets connectés plus performants ? Nouveaux services et meilleure compétitivité des entreprises ? Les opposants au projet veulent prendre le temps d’étudier la question pour connaître les réels effets de cette nouvelle technologie, notamment sur notre santé.

« Des bornes relais tous les 100 mètres »

Le projet prévoit l’implantation de l’antenne 5G à une dizaine de mètre de l’antenne 4G déjà existante, c’est-à-dire sur les hauteurs d’Hendaye. Ganix Grabière est adjoint au maire délégué au développement durable. Selon lui, les ondes électromagnétiques seront bien plus puissantes que la 4G et nécessiteront l’installation de nombreux relais. . « C’est plus puissant mais les portées sont plus courtes », affirme-t-il. « Donc, on a besoin de bornes relais. Alors, on nous dit qu’il faut des bornes relais tous les 100 mètres ou toutes les 8 à 10 maisons, il y a pas grand monde qui va pouvoir échapper à ce rayonnement ».

1200 signatures

Les élus ont le soutien d’un collectif de riverains créé par Christiane Aguirre. Il y a un an, ils ont lancé une pétition qui a recueilli plus de 200 signatures. Pour eux, cette antenne serait dangereuse et liberticide. « C’est la santé en premier, mais il y a aussi tous les effets secondaires, toutes les choses cachées et en particulier la surveillance », s’inquiète Christiane Aguirre. « C’est-à-dire qu’on aura toujours peur qu’il y ait quelqu’un ou quelque chose qui capte ce qu’on est en train de faire ».

Urgent d’attendre

La ville appelle maintenant les autres communes et la Communauté d’Agglomération du Pays Basque à en faire autant.

L’agglomération peut délibérer comme la ville d’Hendaye l’a fait, pour appeler à ce moratoire, mettre un petit peu la pression au gouvernement et lui dire attendons, prenons le temps de cette attente pour réfléchir et lancer un débat. Car pour le moment, le débat démocratique a-t-il eu lieu ? Non.
 

Ganix Grabière - Adjoint au maire délégué au développement durable - Hendaye - 

Voici la sitaution à Hendaye et les réactions sur place > 


À Bordeaux aussi, le maire veut prendre le temps

Pierre Hurmic, le nouveau maire EELV de Bordeaux, veut lui aussi un moratoire sur la 5G. C’était d’ailleurs l’une de ses promesses de campagne. “Ce n’est pas une lubie d’écologistes. On ne dit pas “non” à la 5G. Nous voulons juste ralentir cette course et envisager ses conséquences avant de s’y engouffrer”, précise Delphine Jamet, adjointe au maire de Bordeaux, en charge du numérique.
Dans la capitale girondine, une expérimentation a été menée depuis 2018 sur une vingtaine d’antennes et vient maintenant, comme partout en France, le temps de la commercialisation du réseau 5G. Or les résultats de l’étude menée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) sur l’impact sanitaire, écologique et social du réseau sur la population ne seront rendus qu’au premier trimestre 2021.
 
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