Hervé et Philippe, passionnés de nage en eau glacée, s'entraînent dans des conditions extrêmes. Entre préparation physique, maîtrise mentale et vigilance médicale, ils repoussent leurs limites dans une eau souvent très très froide.
Il faut penser à chaque mouvement, nager lentement, bien respirer. Pour la nage en eau glacée, pas de combinaison, juste la peau nue qui glisse dans l'eau froide. Cette passion demande une préparation minutieuse et une maîtrise de soi exceptionnelle. Hervé Thommasson et Philippe Favard connaissent bien les défis de cette discipline. Quatre fois par semaine, ces passionnés plongent dans des lacs dans lesquels, parfois, la température ne dépasse pas 2 degrés.
Pour atteindre cette endurance, les deux nageurs diversifient leurs entraînements. "Nous avons nagé à Iraty, dans une retenue d'eau où la température était à 2 degrés. Le lac de Saint-Pée est bien aussi, mais légèrement moins froid", explique Philippe. Cette progression par palier leur permet d’acclimater progressivement leur corps à ces conditions extrêmes.
Une préparation physique et mentale indispensable
Pour apprivoiser le froid, il faut s'entraîner encore et encore, et se préparer psychologiquement. Une des clés de leur succès réside dans la maîtrise de leur respiration. La méditation occupe aussi une place centrale dans leur routine. Elle leur permet de se concentrer et d'accepter le froid comme une donnée, plutôt que comme une contrainte insurmontable.
La méditation permet une meilleure acceptation du froid.
Hervé FavardNageur en eau glacée
Au-delà du mental, c'est tout le métabolisme des nageurs qui est modifié. "L'oxygène se met en liaison avec les cellules du corps, et ça crée une espèce de combustion interne", explique le nageur à la recherche d'une "chaleur interne".
Quels que soient l'âge et l'expérience des nageurs, chaque entraînement doit être surveillé pour éviter les accidents, car le risque est toujours là.
Une vigilance permanente face aux dangers
Chaque immersion est donc soigneusement encadrée et suivie médicalement. Les deux athlètes s’assurent de ne jamais dépasser leurs limites, conscients qu’un incident pourrait compromettre leur santé.
Le risque majeur, c'est le cœur. Le froid entre dans le sang, qui va ensuite au cœur, et là, ça peut être fatal.
Pampo RuizAssociation Crawl Ocean
Conscients des risques, les deux nageurs veulent aller jusqu'au bout de leur passion. Leur discipline, encore méconnue, met en lumière des capacités humaines exceptionnelles dans des environnements extrêmes. Une discipline exigeante qui nécessite un certain courage : il ne faut pas avoir froid aux yeux pour se jeter à l'eau.