Le pont suspendu d'Abidos, en Béarn, n'a pas résisté à la tempête Fabien. Fermé à la circulation, il ne devrait pas rouvrir avant 10 à 18 mois.
La tempête a fini par achever l'usure du temps. Les câbles qui soutiennent la structure s'effritent et la structure est depuis très fragilisée. Par mesure de précaution, le pont a été fermé à la circulation.
6 200 véhicules par jour
Depuis 82 ans, le pont d'Abidos fait le relais entre Mourenx et le bassin de Lacq. 6 200 véhicules dont 700 poids lourds l'empruntaient chaque jour.
"Le lien entre Mourenx et le bassin de Lacq est très fort, et existe depuis longtemps. On perd un peu d'âme avec la fermeture de ce pont", regrette Patrice Laurent, le maire de Mourenx.
Un lien qui n'était pourtant pas prévu en 1937, lors de la construction du pont.
"Il n'était pas conçu pour une activité aussi importante", confie Patrice Laurent.
Un détour de 12 km
Outre l'âme, c'est l'aspect pratique que risquent de regretter les habitants. Désormais, ils devront faire un détour de douze kilomètres pour rejoindre l'autre rive.
"Les gens vont devoir faire dix minutes de plus de trajet. Mais les principaux impactés vont être les commerces", ajoute le maire de Mourenx.
En matière de sécurité, aussi, la fermeture du pont suscite des craintes. Le service départemental d'incendie et de secours, situé du côté de Mourenx, devra lui aussi faire les détours nécessaires pour intervenir sur le bassin de Lacq.
"Les prochains exercices des pompiers prendront justement en compte cette nouvelle difficulté pour réduire au maximum les risques", explique Bernard Dupont, conseiller départemental des Pyrénées-Atlantiques.
Accélération du projet
Un projet de rénovation du pont était en cours, mais la tempête a fait accélérer le rythme. Une équipe d'ingénieurs travaillent en effet depuis septembre sur la rénovation du pont. Suite à la tempête, leurs effectifs ont été renforcés.
"Il faut d'abord réaliser un diagnostic et donner les préconisations. Trois pistes sont aujourd'hui évoquées : le renforcement du pont et sa rénovation, la réouverture du pont uniquement aux véhicules légers et la reconstruction totale du pont", explique Bernard Dupont, conseiller départemental du secteur.
Dans ce projet, le pont devait aussi accueillir une passerelle pour les piétons et cyclistes. Une option qui sera, comme les autres annoncée, mi-janvier.
L'urgence s'explique par le préjudice économique des usagers. "Ça va coûter très cher", préveint Bernard Dupont. Et ce sera également long : le pont suspendu, quel qu'en soit sa forme finale, ne devrait pas rouvrir avant 2021.