Holight, entreprise d'Ogeu-les-Bains spécialisée dans les luminaires pour les magasins et industries, a repris son activité. Le carnet de commande est bien rempli. Mais la production reste dans les entrepôts faute de livraisons.
Holight a repris son activité le 14 avril
Les machines vrombissent dans l'atelier, les petites mains s'affairent sur les branchements. Rien n'a changé, sauf une chose: chaque opérateur porte un masque, en tissu ou FFP3 pour la peinture.
Holight a repris son activité le 14 avril. L'entreprise d'Ogeu-les-Bains, spécialisée depuis 1976 dans les luminaires pour magasins et l'industrie, accueille une vingtaine de salariés sur les 32. Les autres, commerciaux et personnels administratifs, sont en télétravail.
Dans les ateliers, on coupe, on assemble, on peint, on branche des structures lumineuses Led qui ont fait sa réputation. Holight est même le fournisseur de la RATP pour l'éclairage des couloirs et des stations du métro parisien.
Lorsque le confinement a été décrété, chacun a dû rester chez soi. Les masques, notamment les FFP3, ont été donnés au SDIS 64 (Service départemental d'incendie et de secours), Holight a dû fermer ses portes.
Je trouvais désolant de voir que seuls les personnels soignants, les enseignants, les éboueurs et ceux qui travaillaient dans l'alimentation faisaient tourner le pays. Dès que l'on a pu récupérer des masques, on a mis en place des règles de sécurité et on a relancé la production. Richard Bonneville PDG d'Holight.
Chaque opérateur a reçu des masques. De nouvelles règles ont été édictées, de nouveaux horaires mis en place, les pauses sont désormais individuelles et non plus collectives, et il n'y a pas plus de 4 personnes à la fois au réfectoire. Malgré toutes ces contraintes, les salariés n'ont pas hésité.
Ce qui manque, c'est le côté convivial de la pause entre collègues. Et travailler avec un masque, au début, je croyais m'étouffer. Mais c'était rassurant de reprendre le travail, pour l'entreprise et pour nous. Dorine Darmana, opératrice montage-câblage d'appareils électriques.
Un problème: le stock
L'entreprise est en bonne santé, le carnet de commandes bien garni. Pourtant, quelques inquiétudes planent. Les chantiers du bâtiment n'ont pas encore repris dans le pays, plus de 80% sont à l'arrêt. Alors les luminaires produits et empaquetés restent au dépôt.
Notre premier problème, c'est le stockage, qu'est-ce-qu'on fait des produits qu'on fabrique? Très peu de livraisons peuvent être effectuées. J'espère que les chantiers vont pouvoir reprendre très vite. On produira tant qu'on peut, on a ce qu'il faut, mais si on ne peut pas livrer, on ne peut pas facturer, et si on ne peut pas facturer, on aura des problèmes de trésorerie à terme. Richard Bonneville.
Richard Bonneville évalue la perte due au confinement à 700 000 euros, soit 35% du chiffre d'affaire. Malgré tout, l'entreprise se porte bien, avec de la trésorerie disponible. De grosses entreprises comme la RATP ou les magasins bio continuent d'investir, mais pour combien de temps?
Le danger, il est pour le second semestre 2020, pas maintenant. On n'a aucune idée de ce qui va se passer. Est-ce-que les commandes seront toujours passées? Je n'en ai aucune idée! Les commerces fermés depuis 2 mois n'auront peut-être pas la latitude d'investir dans des travaux. Richard Bonneville
Malgré tout, l'entreprise tente de réagir et pense à se diversifier en utilisant par exemple l'atelier tôle et peinture à une autre activité. "On y réfléchit. L'essentiel pour nous, c'est de traverser cette période difficile en conservant les 32 emplois."
Regardez notre reportage au sein de l'usine réalisé par Elise Daycart et Benoît Bracot :