Alors que la présence de deux ministres lors d'une corrida à Bayonne a créé la polémique parmi les défenseurs des droits des animaux, le directeur des arènes de la ville, Olivier Baratchart, prend la défense du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.
Alors que la présence du ministre de l'Agriculture, notamment en charge du bien-être animal, lors d'une corrida à Bayonne le 14 août dernier a provoqué la colère des associations de défense des droits des animaux, le directeur des arènes de la ville, Olivier Baratchart, prend la défense de Didier Guillaume.
"Je le dis sans plaisanter, [Didier Guillaume] est tout à fait conscient, en bon aficionado qu'il est, qu'on défend la race du taureau de combat. Une race qui malheureusement, si la corrida venait à disparaître, disparaîtrait aussi", souligne-t-il.
C'est l'argument que [les défenseurs de la tauromachie] mettent toujours en avant
Une affirmation fermement contestée par le représentant de la Fondation Brigitte Bardot dans les Pyrénées-Atlantiques, Daniel Raposo, qui affirme que les 80% des taureaux de corrida sont produits pour la boucherie : "on voit toujours des panneaux avec l'inscription 'viande de taureaux de corrida'".
"C'est l'argument que [les défenseurs de la tauromachie] mettent toujours en avant, ce n'est pas du tout vrai", poursuit-il. "Et de toute façon, créer une race de toutes pièces pour aller se faire massacrer, je ne vois pas l'intérêt".
Vers une interdiction de la corrida ?
Selon un sondage réalisé par l'IFOP en partenariat avec la Fondation Brigitte Bardot, 74% des Français se prononcent en faveur de la suppression des corridas avec mise à mort de taureaux. "Le citoyen n'est pas entendu, et on voit les politiques aller se repaître de la souffrance animale" estime Daniel Raposo. "Il y a plusieurs propositions de loi qui sont déposées à l'Assemblée nationale, et aucune ne voit un débat démocratique pour mettre fin à ces actes de cruauté" .
Corrida : que prévoit la loi ?
Selon l'article 521-1 du code pénal, "le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."
Néanmoins, une exception existe pour la corrida, à l'alinéa 7 du même article qui prévoit que :" les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée."