C'est le désarroi pour les éleveurs au pays basque alors que des abattages préventifs sont annoncés. Des exploitants qui veulent défendre leur mode d'élevage traditionnel en plein-air. Le syndicat paysan ELB appelle à manifester samedi 29 janvier.
A Lohitzun, au Pays basque, tous les canards de la commune ont été abattus en raison de la proximité de foyers de grippe aviaire. A l'exception de l'élevage de Julen Perez et Sabrina Larzabal. Leurs 1100 canards devraient être eux aussi abattus, alors qu'ils seraient sains. Une mesure de précaution qui perturbe ces jeunes éleveurs.Comme Julen qui explique "là, tous les matins, tous les soirs, je donne à manger à mes animaux, je les gave : je ne sais même pas pourquoi".
J'ai très peur... Je suis aussi très en colère !
Sabrina Larzabal, éleveuse à LohitzunFrance 3 Aquitaine
Sabrina évoque la confusion dans laquelle elle se trouve : "c'est très compliqué de dormir la nuit (...) Ça fait trois ans qu'on est installés. On a une carrière à faire".
"J'ai peur. Notre profession est menacée. Je suis aussi très colère : nos animaux ne sont pas malades. Car nous sommes sur de la production fermière autarcique (...) et, aujourd'hui, on est sous le coup d'une menace d'abattage qui n'est pas de notre fait puisque la grippe aviaire est arrivée sur notre commune par des salles de gavage... Et ça, j'ai du mal à l'avaler".
"Aujourd'hui, on nous demande d'aller à l'encontre de notre bon sens paysan et d'enfermer nos animaux. Donc du mal-être animal pour moi".
Au-delà de ces mesures de précaution déroutantes, c'est aussi un mode d'élevage qu'ils veulent défendre.
On ne veut surtout pas que la claustration devienne une norme !
Panpi Sainte-Marie, Secrétaire Général ELBFrance 3 Aquitaine
Le syndicat ELB estime que la profession n'a pas appris des précédentes crises sanitaires. Les mêmes erreurs ont été faites : le transport de canards destinés à l'industrie dans les centres de gavage serait à l'origine de la dernière contamination. Et la claustration des animaux, c'est-à-dire l'enfermement à l'intérieur de bâtiment, n'aurait été d'aucune efficacité, en plus de stresser les bêtes.
Panpi Sainte-Marie, Secrétaire Général ELB, invoque le bien-être animal "éthiquement, ça nous est insupportable..." et il pousse même sa démarche plus loin "malgré la claustration, les animaux sont tombés malades", "reconnaissez que vous vous êtes plantés (...) Il ne faut surtout pas enfermer les animaux !"
50 foyers dans les Pyrénées-Atlantiques
D'après le ministère de l'agriculture qui fait un point régulier sur la progression de l'épizootie, " à la date du 24 janvier 2022, la France compte 281 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 25 cas en faune sauvage et 6 cas en basse-cours", dont 186 cas dans les Landes, 50 dans les Pyrénées-Atlantiques et un en Lot-et Garonne.
Appel à manifester
Contre ces mesures, le syndicat ELB appelle à manifester samedi 29 janvier, 14h à Saint Palais.